Fondé en 2016 par Matthieu Mayran, Icarus Media Digital créé ses propres startups, de l’idée jusqu’au déploiement opérationnel. Spécialisé dans les solutions technologiques, le startup studio développe des projets sur différentes thématiques en se concentrant sur des sujets tels que les stratégies d'acquisition de trafic, de conversion, de rétention client et de positionnement sur le marché. Maddyness a rencontré Frédéric Jutant, responsable marketing chez Icarus Media Digital.

Si tous les startups studios ont des racines communes, leur mode de fonctionnement leur est parfois bien propre. Icarus Media Digital en est une parfaite illustration.« Nous sommes une entreprise qui crée d’autres entreprises, mais il me semble que nous avons un mode de fonctionnement assez différent des startups studios tels qu’on les imagine », partage Frédéric Jutant.

D’un éditeur de sites vers un startup studio

Au tout début de l’aventure, Icarus Media Digital se positionnait davantage comme un éditeur de sites avec plusieurs projets. « Au fil du temps, nous avons vraiment basculé dans un mindset de startup studio et notre mode de fonctionnement diffère aujourd’hui de celui d’un éditeur de site ou d’une agence », souligne Frédéric Jutant, qui a rejoint Icarus Media Digital fin 2020.

La société aime lancer ses sociétés dès qu’elle a un MVP. « Concrètement, nous partons d’une idée originée par le top management. Nous cherchons de nouvelles verticales, des niches exploitables pour répondre à des problématiques précises via des solutions technologiques », explique Frédéric Jutant. « Ensuite, nous y appliquons notre business model qui est un peu notre marque de fabrique, nous développons la solution technologique et nous nous occupons du plan marketing, notamment de la partie acquisition qui est l’une de nos compétences phares  », ajoute-t-il.

Les startups vont de l’e-commerce B2C au projet SaaS B2B en passant par des solutions de gestion administrative. Chaque projet est une société indépendante avec sa propre structure juridique, mais le pilotage stratégique est opéré par Icarus Media Digital. Le studio chapeaute l’ensemble des sociétés en y allouant ses ressources techniques, marketing et commerciales. « Tous les projets sont indépendants les uns des autres, mais nous bénéficions d’un effet d’expérience et nous pouvons créer des synergies sur des sujets comme le paiement ou l’acquisition. Quand un bon process a été développé pour l’une des startups, nous pouvons le répliquer sur les nouvelles », indique Frédéric Jutant.

La recherche de la rentabilité immédiate

Icarus Media Digital se fixe comme objectif de lancer en moyenne deux sociétés par an. « C’est une moyenne, car en 2023, nous en avons lancé trois et en 2024 nous n’allons probablement en lancer qu’une seule », commente Frédéric Jutant. La raison derrière cela ? Icarus Media Digital arrive à un seuil critique avec près d’une dizaine de sociétés lancées, multipliant les sujets de gestion opérationnelle et de maintenance. « Nous avons identifié quelques points critiques sur la partie maintenance, et nous avons la volonté d’optimiser certains process, de consolider l’existant et de passer au niveau supérieur en termes de qualité avant de relancer de nouveaux projets. Nos priorités pour cette année vont être d’éviter la dette technique et d’assurer la maintenance », indique-t-il.

Le studio recherche la rentabilité immédiate pour ses startups, qui sont au départ principalement financées par l’argent des fondateurs. « Au début, nous investissons beaucoup en développement technique et en marketing, mais la rentabilité est toujours en ligne de mire », partage Frédéric Jutant, soulignant qu’aujourd’hui, toutes les entreprises sont rentables. « D’autres projets ont été lancés et n’ont pas fonctionné pour diverses raisons, mais nous les avons abandonnés, ou alors, nous avons pivoté », précise-t-il.

Pour l’instant, le startup studio ne travaille pas avec d’autres entrepreneurs, mais à terme, cela pourrait peut-être changer. « Certains projets sont déjà live depuis plus de cinq ans. Pour l’instant, tout a vocation à rester dans la galaxie Icarus, mais d’ici quelques années, avec la multiplication du nombre de projets et de la charge de travail qui y est liée, il n’est pas impossible que des CEO externes soient embauchés pour prendre la tête de certaines startups ou même qu’elles soient revendues », confie Frédéric Jutant.