2024 sera sans nul doute une belle année pour Claire Bretton. La DG d’Underdog a reçu le MaddyAwards de la personnalité à impact de l’année le 27 mars dernier. Quelques jours plus tard, l’entrepreneure était également sélectionnée par l’institut Choiseul pour son nouveau palmarès distinguant 40 leaders engagés, en partenariat avec la communauté “Les entreprises s’engagent”. « C'est un prix qui récompense surtout le travail de l'équipe Underdog, qui se bat chaque jour pour montrer qu’il est possible de reconditionner du gros électroménager en France », insiste Claire Bretton, en revenant sur le MaddyAwards. Une reconnaissance pour la cofondatrice et DG de la startup industrielle Underdog, qui s’engage depuis plusieurs années déjà dans l’impact.

« Lancer une structure dans l’impact donne une énergie folle »

C’est pendant la crise du Covid-19 qu’elle y prend goût. Alors à la tête de l’activité de pricing de Veepee, Claire Bretton se confine à Noirmoutier avec sa fille et son mari, Mathieu Maure, à l’époque Head of marketing d’Uber Eats. Ils prennent conscience que leurs métiers n’allaient pas « grandement servir la cause de cette crise », se demandent comment aider, et, pensant à leur vie de quartier parisienne, lancent “Sauvons nos commerces”.

L’association permet aux commerces de proximité de proposer à leurs clients d’acheter en ligne des bons d’achats à faire valoir une fois le confinement levé. « On a créé cette structure avec une vingtaine de bénévoles et en quinze jours, le site était lancé », se remémore Claire Bretton. En deux mois, ils collectent un peu plus de 300.000 euros et aident plusieurs centaines de commerçants. « On avait tous les deux un métier et une fille en bas âge… Des bonnes raisons de ne rien faire d’autre à côté. Mais on a adoré et j’ai découvert que lancer une structure dans l’impact donne une énergie folle. » Une vocation est née.

Underdog reconditionne entre 500 et 600 appareils par mois

Claire Bretton lance cette même année l’activité de seconde main de Veepee, “Re-Cycle”. Deux ans plus tard, elle souhaite se tourner à nouveau - elle avait cofondé une première startup en 2016, Daco.io, rachetée en 2018 par Veepee - vers l’entrepreneuriat. Avec deux ex-Veepee, Laura Chavigny et Léa de Fierkowsky, elle monte Underdog en partant d’un constat : « on jette chaque année en France 10 millions d'appareils de gros électroménager et moins de 3 % de ces machines sont reconditionnées ». Depuis, la toute jeune pousse, qui a levé 3,8 millions d’euros en 2023, fait ses preuves. Lave-linge, lave-vaisselle, réfrigérateur, cave à vin, four… Underdog revendique réparer entre 500 et 600 produits par mois et a ouvert en février un magasin au cœur de son entrepôt, à Nantes. « On voulait vraiment rencontrer nos clients et les faire rentrer dans notre univers, leur montrer quelles sont nos manières de travailler », commente Claire Bretton.

Dans le milieu sportif, l’underdog est celui qui a le moins de chances de s’imposer, l’outsider qu’on n’attend pas. Une position dans laquelle se retrouve la jeune pousse. « Ce mindset nous décrit bien. Nous avons envie de bousculer le statu quo, de faire du reconditionné une nouvelle norme. Ce terme va jusqu’à décrire nos produits puisque ce sont des appareils qui étaient jetés et qu’on prend le temps de diagnostiquer et de réparer afin qu’ils deviennent une vraie alternative. » Objectif affiché : passer la barre des 2.000 appareils reconditionnés par mois d’ici la fin de l’année.

« Devenir mentor à mon tour, c’était un devoir »

L’engagement de Claire Bretton ne se limite pas à sa startup. En effet, la cheffe d’entreprise consacre une partie de son temps à l’accompagnement d’autres entrepreneures, notamment via le programme Maïa Mater de la Cantine Numérique à Nantes. « J'ai eu la chance, tout au long de ma carrière, d'avoir des femmes au-dessus de moi qui montraient que c'était possible de gravir les échelons, de faire le métier qu'on souhaite ou de monter des entreprises et de lever des fonds, confie-t-elle. Aujourd'hui, je continue de grandir grâce à des mentors qui m'entourent. Le devenir aussi, c'était un devoir. » Également business angel, Claire Bretton décide de focaliser ses investissements sur des projets portés par des femmes et/ou des projets à impact.

Pour avoir le temps de tout faire, la DG segmente beaucoup… et s'appuie sur l’énergie que lui procure son engagement. « Ce qui me porte, c'est l'envie de faire évoluer les choses, de ne pas accepter le monde tel qu'il est quand il y a des injustices ou des choses qui ne tournent pas rond. »