Fondé en 2021 par Bilal El Alamy et Thomas Binetruy, deux amis d’enfance, PyratzLabs regroupe un ensemble de programmes, dont un startup studio spécialisé, destinés aux startups du Web3. La structure puise ses origines dans les manques et opportunités présentés par l’écosystème naissant de la blockchain. Maddyness a rencontré l’un des cofondateurs, Bilal El Alamy. Ce passionné d’entrepreneuriat, à l’origine de plusieurs startups, a lancé PyratzLabs dans l’optique de proposer une nouvelle approche des modèles pour startup studios et accélérateurs.

« D’un point de vue personnel, j’apprécie particulièrement la première phase de lancement d’une startup, ce que j’appelle le “zéro to one”, c’est-à-dire le fait de tester plusieurs idées, de les confronter au marché, de fédérer une équipe, de construire un produit innovant et de craquer une offre commerciale. Demain, toutes les boîtes seront des sociétés technologiques, le besoin du marché est beaucoup plus dans la phase de 0 to 1 que dans la phase post product-market-fit ou l’enjeu devient très commercial », introduit Bilal El Alamy. « Par ailleurs, il me semblait que nous manquions cruellement d’un endroit physique pour animer un écosystème aussi jeune que celui de la blockchain et qu’il fallait activer plusieurs leviers pour catalyser la création de cet écosystème » ajoute-t-il. 

Un startup studio pour structurer l’écosystème Web3

C’est la naissance de Pyratzlabs, des programmes et des bureaux de 1000m2, dédiés aux entrepreneurs du Web3. Le premier projet lancé par le studio est Dogami, un jeu vidéo joué dans 80 pays, dont Bilal El Alamy est cofondateur. « Avec Dogamí, nous avons recruté une équipe de plus de 20 personnes et levée près de 15 millions d'euros. Aujourd’hui, le projet est devenu plus qu’un jeu vidéo », commente Bilal El Alamy.

Mais Pyratzlabs n’est pas qu’un startup studio, c’est aussi un programme d’accélération et un programme de “Corporate Venture studio”. Aujourd’hui, à travers ses différents programmes, Pyratzlabs recense 37 startups. La société a également créé sa propre école, avec des bootcamps certifiants pour les métiers de la blockchain et de l’IA. « Nous avons réalisé que le recrutement de talents représentait une source de coûts conséquente pour nos startups. L’objectif de l’école est de venir structurer l’écosystème en standardisant le sourcing de talents. C’est une autre valeur ajoutée que nous souhaitons apporter à nos startups », explique Bilal El Alamy.

Des apports en capitaux, mais surtout en expérience

Le studio s’appuie sur une équipe de 15 personnes qui travaillent avec les startups, et les aident sur les opérations, le développement produit technique et le marketing. « Nous donnons aux startups toutes les clés d’exécution et de lancement et nous allons jusqu’à les accompagner pour leurs levées de fonds. Les statistiques des trois dernières années montrent que nos startups mettent quatre fois moins de temps à atteindre leur différent round d’investissement ; nous avons également  25% des startups de notre portefeuille qui sont déjà profitables. Notre modèle permet totalement d’aligner les intérêts, en nous out-sourcant certaines compétences, nos boites minimisent leur masse salariale et leur “time-to-market” », détaille Bilal El Alamy.

Le startup studio investi au départ entre 150 000 et 500 000 euros par startup et prend en contrepartie entre 15 et 20% du capital. Il conseille aussi aux startups d’essayer de donner 5 à 10% à des early advisors qui pourront être des partenaires stratégiques pour le projet. Ensuite, PyratzLabs continue progressivement à prendre des parts dans les sociétés. « Nous agissons comme une société de conseil auprès des startups, mais nous nous rémunérons à 50% en cash et 50% en equity. Cela nous permet à de justifier de la valeur que nous apportons tout en couvrant les coûts d’opération du studio », explique Bilal El Alamy.

Le startup studio accompagne des projets dans trois domaines : le gaming, la data et l’infrastructure et les marketplaces. « Nous regardons beaucoup de sujets sur ces trois verticales. Nous aidons les entrepreneurs dans la phase de création, mais aussi à délivrer rapidement sur le produit technique », indique Bilal El Alamy. « La plupart des entrepreneurs viennent proactivement frapper à la porte de Pyratzlabs avec une idée. Le projet est ensuite co-construit, si nous pensons que l’idée est intéressante et que nous pouvons apporter de la valeur ».

Le studio accompagne les projets pendants 12 à 24 mois et ses équipes sont impliquées au quotidien dans les projets. « La première année, en moyenne 5 personnes de Pyratzlabs travaillent dans la startup et la seconde au moins 2 à 3 personnes. Nous permettons aux startups de s’offrir l’expertise de personnes qu’ils n’auraient normalement jamais pu recruter », partage Bilal El Alamy. « Notre ambition est de maximiser les chances de succès d’un projet en y impliquant des personnes expérimentées. Nous faisons gagner énormément de temps aux startups, non seulement en mettant en place les process RH, légal, finance, comptabilité, mais aussi en les accompagnant sur la tech, ce qui peut leur permettre de sortir beaucoup plus vite leur produit. Nous les mettons dans les conditions pour franchir les différentes étapes plus rapidement et avec succès », résume Bilal El Alamy.

Le startup studio a déjà lancé sept startups et ambitionne d’en lancer 2 à 3 par an. En parallèle, Pyratzlabs a créé un modèle de corporate studio. « Le principe est exactement le même sur l’accompagnement. La seule différence est que le financement ne se fait pas avec des VC mais avec un corporate », explique Bilal El Alamy. La première startup du corporate studio devrait bientôt voir le jour. Il s’agit de Jockiz, une sorte de Sorare des jockeys, créée avec Zeturf.