Selon une étude réalisée par l’Association Française des Investisseurs pour la Croissance (AFIC) et le cabinet d’audit et de conseil Grant Thornton sur le premier semestre 2012, les capitaux levés ne représentent plus que 28% du montant total collecté sur l’ensemble de l’année 2011 (1,794 Md€ contre 6,456 Md€). Plusieurs raisons sont avancées pour expliquer ce repli du Capital Investissement qui reste inquiétant pour les deux acteurs.
La chute des investissements s’expliquerait par les effets de la crise financière actuelle, un attentisme poussé durant la période électorale ainsi qu’un niveau de collecte ISF insuffisant auxquels s’ajoutent les craintes sur la levée de l’impôt sur le revenu. Les banques et compagnies d’assurance, traditionnellement les plus importantes contributrices au Capital Investissement sont à nouveau en repli ne totalisant plus que 13,5% et 6,9% respectivement contre 40% en cumulé en 2008 et 29% en 2011 poursuivant ainsi la baisse de leurs investissements.
Si la proportion des investisseurs étrangers a brutalement chuté (52% des apports en 2011 contre 27% sur le premier semestre), la taille des opérations s’est également réduit accompagnant la chute des apports. Le nombre des entreprises irriguées, 482 contre 518 l’année précédente, reste relativement stable mais le montant des fonds injectés est donc en très forte baisse avec un repli de l’ordre de 40%.
Concernant le Capital Risque, le repli des montants investis est moins significatif, de l’ordre de -28%, mais est alarmant si l’on prend en compte la baisse des montants des opérations censés appuyer les nouvelles entreprises et l’innovation. Une contraction constatée qui serait inférieure à celles constatées en Angleterre ou en Allemagne et notamment sur le nombre d’entreprises aidées, la compétitivité de la France n'étant donc pas seulement remis en cause.
Si les deux acteurs pointent une réalité relativement sombre du paysage économique français, l’étude montre également que les réserves disponibles, qui représentent l’écart entre les levées de fonds et les investissements, s’amenuisent contre une épargne disponible solide en France qui pourrait être une piste sérieuse pour ré irriguer le système productif français. Thierry Dartus, Directeur du Département Transaction Advisory Services chez Grant Thornton déclare enfin qu’il est « urgent de donner des transactions et des signaux positifs de relance au marché ainsi qu’aux professionnels qui l’animent, sous peine d’accélérer la spirale négative du financement de proximité des PME. ».