Lundi 7 octobre, a été présenté le premier Livre Blanc traitant des spécificités de l'entrepreneuriat startup en France. Ce livre blanc vise à mieux comprendre les startups pour mieux améliorer leur réussite. Aboutissement d'un inédit processus de réflexion collective, il soulève des problématiques singulières représentant des enjeux forts pour notre économie. L'occasion pour Maddyness de poser quelques questions à la personne à l'origine du projet: Guillaume Cairou, président du Club des Entrepreneurs.[hr]

En quoi l'entrepreneuriat startup est-il vraiment différent?

Ce que le barcamp et l’analyse des parcours des jeunes mais brillants entrepreneurs contenus dans ce livre blanc, intitulé "startupeuriat", ont révélé, c’est qu'il existe des besoins très différents entre les entreprises "traditionnelles" et les startups quand chacune d’elles se créée. Les startups présentent des caractéristiques auxquels seuls des accompagnements dédiés particulièrement adaptés peuvent répondre.

Une startup n'est pas une entreprise comme les autres. Pourquoi ? Parce que le produit d'une startup, ce n'est pas ce qu'elle fabrique, mais le modèle économique à créer pour monétiser ce qu'elle fabrique. Elle ne devient une entreprise "traditionnelle" qu’une fois son modèle économique identifié et diffusé. Les entrepreneurs de ce livre blanc ont d’ailleurs souvent eu à créer leur propre marché, un nouveau marché. Cela est totalement étranger à une entreprise traditionnelle.

Au sein du Club des Entrepreneurs, nous avons une conviction forte : ces différences fondamentales doivent être absolument comprises et intégrées par les différents acteurs de l'entrepreneuriat.

Quelle est l'importance du mentorat pour les startups?

Le mentorat c’est essentiel pour les startups. Pourquoi ? Parce que l’élément déterminant c’est alors le démarrage, c’est le "craquage de l’allumette" de départ de l’aventure entrepreneuriale.

Le mentorat permet de devenir entrepreneur et lancer son entreprise avec des bases solides en s’inspirant des bonnes pratiques qui ont réussi.

L’idée du mentorat c’est d’offrir aux entrepreneurs en devenir à la tête des startups, les outils nécessaires afin de diminuer leur risque d'échec et de les sensibiliser aux problématiques les plus souvent rencontrées par les entrepreneurs.

Le mentorat permet aux jeunes entrepreneurs de développer une idée précise de leur business model et d'en évaluer les possibilités sur le marché afin de parvenir à durer et à développer leur propre entreprise.

En permettant de valider une idée et de s'assurer du réalisme d’un projet, le mentorat permet au jeune entrepreneur de suivre plusieurs étapes qui lui permettront d'éviter de gaspiller de l'argent et des ressources dans un projet qui pourrait faire chou blanc au final.

Quelle différence entre le prêt entrepreneurial et le prêt d'honneur que certains acteurs du financement offrent?

Il y a en France une vraie panne de l’innovation. Une vraie panne de soutien aux startups qui se plaignent de ne pas trouver de financement.

Ajoutez à cela, l’action étatique désordonnée, un mille feuille d’interlocuteurs pour ces startups et vous obtenez un handicap majeur pour notre croissance.

Il manque 3 milliards d'euros par an pour financer l’innovation de nos startups. Résultat, la France est incapable de créer de nouveaux champions sur la base des génies porteurs de projets qui sont les siens contrairement aux États-Unis… Quand allons-nous enfin comprendre que l'innovation, l'entrepreneuriat et l'emploi sont étroitement interdépendants ?

C’est bien pour relancer l'innovation que nous recommandons la mise en place d’un financement spécifique : un prêt entrepreneurial qui serait une sorte de prêt d'honneur sans intérêt ni garantie, à hauteur de 90 000 euros par entrepreneur. Autant le montant que la garantie (ou les intérêts) , constituent de vraies différences avec le prêt d’honneur proposés par certains. Enfin, nous souhaitons que ces prêts d’honneur ne soient plus proposés uniquement en complément de l’obtention d’un prêt bancaire comme c’est trop souvent le cas.

Consulter le libre blanc: