L'agence Thomson Reuters dévoilait ce moi-ci son baromètre des 100 entreprises les plus innovantes au monde. La France conserve sa 3ème place pour la 3ème année consécutive avec 12 entreprises répertoriées, derrière les États-Unis (45) et le Japon (28), devant la Suisse (4), l'Allemagne (3), la Corée du Sud (3), la Suède (2), les Pays-Bas (1), Taiwan (1) et le Canada (1).[hr]

Le résultat publié n'est pas un classement des entreprises les plus innovantes, au sens qu'il ne hiérarchise pas les entreprises répertoriées. Il ne s'agit pas non plus tout à fait d'un classement des pays les plus innovants. Il présente en revanche, par ordre alphabétique, une liste des 100 entreprises les plus innovantes sur la base des quatre critères suivants : le nombre de brevets, le taux de réussite du dépôt de brevet (nombre de brevets validés sur nombre de brevets déposés), la portée mondiale du portefeuille de brevets, et l’influence du brevet calculée à partir du nombre de citations dans la littérature professionnelle. Le classement par pays qui en résulte est donc sur la base du nombre de sociétés citées dans la liste diffusée.

Absence étonnante de la Chine et de la Grande-Bretagne

La Chine et la Grande-Bretagne font une absence remarquée dans la liste publiée par Thomson Reuters. La deuxième puissance économique mondiale est aussi la première nation en termes de volume de brevets. Mais la majorité des demandes de brevets déposées dans le pays sont enregistrées à l'échelle nationale uniquement et ne favorisent donc pas leur influence au niveau mondial.

En ce qui concerne la Grande-Bretagne, la raison de son absence est double. L'économie britannique repose davantage sur les services, avec une représentation particulière de la finance et de l'immobilier. Ces secteurs sont beaucoup moins pourvoyeurs de brevets que les secteurs des semi-conducteurs et de l'informatique notamment (respectivement premier et second secteurs représentés dans le classement). Par ailleurs, le gouvernement britannique intervient peu pour favoriser l'innovation sur le territoire.

TOP100 Reuters Thomson

Arrivée étonnante de BlackBerry

Cette année, BlackBerry figure pour la première fois dans le Top 100 grâce à une augmentation de ses dépôts de brevets de 38 % entre 2010 et 2011, ainsi qu'une augmentation de ses dépôts de brevets de 17 % entre 2011 et 2012. L'expansion rapide du portefeuille de brevets de la société est certainement un élément clé expliquant l'annonce récente des projets de BlackBerry ; projets qui consistent à rechercher d'autres options stratégiques, comme l'organisation potentielle d'une vente.

Peu de changement parmi les entreprises françaises

En 2012, la France comptait 13 entreprises dans le Top100 contre 12 cette année. Les 9 entreprises suivantes ont été recensées : Alcatel-Lucent, Arkema, L'Oréal, Michelin, Safran, Saint-Gobain, Thales, EADS et Valeo. A leurs côtés figurent le CNRS, le Commissariat à l'Énergie Atomique (CEA) et l'IFP Energies Nouvelles. Toutes ces sociétés étaient déjà présentes dans les éditions précédentes. Seul le constructeur Renault marque son absence au tableau.

L'agence Thomson Reuters souligne l'importance de l'aide gouvernementale dans la promotion de l'innovation. C'est une des caractéristiques principales communes aux trois premiers pays représentés (E-U, Japon et France). Elle salue notamment en France les mesures prises en 2008 concernant le crédit d'impôt recherche (crédit d’impôt de 30 % des dépenses de R&D jusqu’à 100 M€ et 5% au-delà de ce montant) et le cite comme un des facteurs différenciants des autres pays européens comme la Grande-Bretagne et l'Allemagne.

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