Pour bien commencer la semaine, la rédaction de Maddyness propose à ses lecteurs un nouveau rendez-vous baptisé NewsOffStartups. Celui-ci a pour vocation de détailler et d'approfondir les sujets politiques et économiques à propos de l'écosystème startups français.


Avoir une bonne idée et savoir la commercialiser ne suffit pas à créer la startup qui deviendra la grande entreprise de demain. Pour réaliser ce tour de force, les entrepreneurs doivent également bénéficier d’un milieu favorable. C’est le but de la FrenchTech, une initiative politique qui a pour but d’encourager les acteurs du numérique à travailler ensemble afin d’exister sur le plan national et international.

Pour la FrenchTech, l’écosystème numérique français, la rentrée a été porteuse d’une bonne nouvelle ! Proposée par Fleur Pellerin et reprise par Axelle Lemaire, actuelle secrétaire d’Etat au numérique, cette initiative aurait pu voir son volet communication à l’étranger amputé avant même de commencer. Heureusement, ce rebondissement a été de courte durée ! Axelle Lemaire a confirmé début septembre que l’enveloppe de 15 millions d’euros prévue pour financer la promotion du numérique français a été sanctuarisée.

Séduire clients et investisseurs à l’international

Selon les entrepreneurs eux-mêmes, cette dernière tâche est essentielle tant le déficit d’image de la France à l’étranger – a fortiori aux Etats-Unis – est préjudiciable au développement des start-up françaises.

"Lorsque que je me suis rendu à l’édition 2013 du festival South by South West à Austin (Texas), j’ai réalisé que venir de France constituait plutôt un handicap, quand bien même nous avons des champions comme Criteo, BlablaCar, Withing, Ebuzzing..." , explique Cédric Giorgi, l’entrepreneur fondateur de Cookening.

Avec l’enveloppe de 15 millions d’euros, la FrenchTech pourra financer de petits évènements, comme la French Touch à New York, et inviter des investisseurs américains en France afin de corriger ce déficit d’image. L’objectif est alors de valoriser les points positifs, comme le savoir-faire de nos ingénieurs ou le crédit impôt recherche, mais aussi de rectifier certains préjugés :

"Par exemple, l’imposition sur la plus-value de cession n’est pas plus importante en France que dans la Sillicon Valley" , précise David Monteau, directeur de la French Tech

L’équipe FrenchTech sera également présente dans les grandes messes internationales, comme le CES de Las Vegas, afin de représenter le numérique français.

"Nous devons être présent au CES alors que la France est bien positionnée dans le secteur des objets connectés, poursuit David Monteau. Nous cherchons à être présent dans les grandes messes mondiales du numérique, mais aussi dans d’autres évènements économiques, comme Davos, où nous pouvons faire connaître la marque French Tech auprès de relais d’influence et de décideurs. "

Fédérer les acteurs français pour jouer collectif

Mais pour être visible, encore faut-il créer un écosystème national identifiable ! Or, pour le moment, de nombreuses grandes villes tentent chacune d’améliorer son attractivité, sans concertation. Et, au sein de ces métropoles, plusieurs incubateurs tentent de s’imposer. Si cette compétition est saine, la FrenchTech a pour but d’introduire un peu plus de jeu collectif.

« Nous allons mettre en réseau les différents réseaux régionaux, explique David Monteau. Cela permettra non seulement de créer des opportunités en France mais aussi d’être plus fort à l’international. »

Concrètement, les villes peuvent dès aujourd’hui postuler au Label FrenchTech. Les premières labélisations devraient être effectives dès octobre prochain. Ensuite, les acteurs des métropoles concernées – incubateurs, pouvoirs publics, entrepreneurs, investisseurs... - auront à charge de créer des liens entre eux. Si la FrenchTech a pour charge d’animer la communauté, notamment entre les régions, le succès de l’opération dépendra directement de l’implication de chacun.

« L’avenir de cette initiative dépend de nous désormais, précise Cédric Giorgi. La FrenchTech deviendra ce que l’on veut bien en faire. »

Pour améliorer le dynamisme de l’écosystème, le dispositif bénéficie déjà d’un atout de taille. En plus de l’enveloppe pour la promotion internationale, la FrenchTech dispose d’un fonds de pas moins de 200 millions d’euros à investir dans l’accélération des startups ! Concrètement, il permettra de prendre directement des parts dans des incubateurs ou d’investir dans d’autres fonds finançant également ces derniers. Et les premiers euros devraient être injectés dès début 2015.