Ventech, le fonds d'investissement qui compte notamment Vestiaire Collective, Withings ou Webedia dans son portefeuille, vient d'annoncer le lancement d'un bureau à Munich. Un moyen de renforcer leur présence sur le marché allemand après avoir été sélectionné par le Fonds Européen d'Investissement pour deux mandats spéciaux dédiés à des investissements en Allemagne et en Bavière portant à 110M€ la taille de Ventes Capital F. L'associé en charge du bureau, Christian Claussen, répond aux questions de la rédaction sur les raisons de la présence de Ventes en Allemagne autant que ses prochaines étapes de développement. Envie d'en savoir plus ?


Christian Claussen

Christian Claussen, associé Ventech

Pourquoi l'Allemagne est-il un marché intéressant pour Ventech ?

Comme la France, l’Allemagne représente 20% du marché du capital risque Européen. En revanche, l’écosystème allemand souffre de l’absence d’un grand programme national visant à soutenir  les fonds de capital-risque (à l’instar du modèle des FCPIs en France). Les fonds allemands ne parviennent donc qu’à lever un tiers des  sommes collectées par les fonds français. Le marché allemand est ainsi moins compétitif et laisse aux investisseurs expérimentés une bonne chance de trouver de beaux projets à des valorisations réalistes.

Avec une équipe en Allemagne et une équipe en France, Ventech peut toucher une part importante des jeunes pousses européennes, et aider les sociétés de son portefeuille à devenir des leaders européens, en soutenant leur expansion géographique.

Un fonds qui sera dédié à un type particulier de startups ?

Ventech investit dans l’innovation depuis plus de 15 ans et cible les sociétés à forte croissance de l’économie numérique.  Nos secteurs clés restent l’internet, le mobile, le logiciel et l’infrastructure.

Nous investirons en priorité dans des premier ou second tours de financement.

Comment les startups françaises peuvent attaquer le marché allemand ?

Je n’ai malheureusement pas de recette magique qui pourrait s’appliquer à tous les secteurs ! Cependant, voici quelques conseils qui me semblent indispensables pour mettre toutes les chances de son côté :

  • Bien choisir sa ville d’implantation : l’écosystème entrepreneurial est beaucoup moins centralisé qu’en France. Je recommande Cologne pour les médias, Francfort pour la fin-tech, Berlin pour le e-commerce et l’ad-tech et Hambourg pour le gaming.
  • Recruter une équipe locale de qualité ou racheter un acteur local afin de s’appuyer sur une équipe bien intégrée et ayant la masse critique pour lancer le business rapidement. Le problème des startups françaises cherchant à s’implanter en Allemagne, vient bien souvent de leur manque de réseau local pour assurer de bons recrutements.
  • Se préparer à remplacer le vin par la bière !

Vous annoncez le closing d'un 4ème fonds, quel est son ambition ?

Ventech F, le quatrième fonds de Ventech en Europe, a atteint €110m. Il a pour ambition d’investir dans une vingtaine de sociétés et d’en faire des leaders européens, comme son prédécesseur Ventech III avec des investissements tels que Believe,  Withings, Vestiaire Collective ou encore Webedia.

D’autres pays sont-ils dans votre ligne de mire ? Quelles sont les prochaines étapes pour Ventech ?

Ventech soutient la croissance de projets ambitieux depuis plus de 15 ans et compte renforcer sa présence en Allemagne avec l’ouverture de son bureau à Munich. S’appuyant sur ses 2 équipes locales, Ventech s’établit comme un investisseur franco-allemand solide. Pour les prochaines étapes, la suite au prochain numéro !