En France, 25% des créateurs d’entreprise sont âgés de moins de 30 ans, révèle une note publiée par l’APCE en mars 2015. Avec 125 000 entreprises lancées en 2014, le nombre de créations par les jeunes a quasiment triplé en 10 ans. Face à la crise économique et sociale que traverse notre pays, l’entrepreneuriat séduit de plus en plus les moins de 30 ans. En 2012, 37% des jeunes envisageaient de créer ou de reprendre une entreprise un jour. Entre ces aspirations et la création dans les faits, des obstacles persistent mais les dispositifs d’aide à l’entrepreneuriat se multiplient.


Un potentiel peu exploité

Quand les médias dépeignent l’emploi chez les jeunes aujourd’hui en France, le tableau n’est pas gai. Les moins de 25 ans sont les premières victimes du chômage, avec un taux de 23,7% en métropole fin 2014, selon l’Insee. Pourtant, les jeunes sont la force vive de la France et ont le potentiel d’impulser le redressement en créant les futurs fleurons de l’économie française. De nombreux entrepreneurs, avec Xavier Niel en chef de fil, y croient : « Le prochain Google ou Facebook sera fait en France. »

Un espoir encore mal traduit dans les faits, en particulier auprès des étudiants. En effet, seulement 3% des créations d’entreprises sont à l’initiative des étudiants en France contre 11% aux Etats-Unis. La situation financière, la crainte de la précarité, la peur de l’échec et les responsabilités sous-jacentes sont les quatre principaux freins auxquels sont confrontés les jeunes entrepreneurs.

De nombreuses raisons d’entreprendre

Pourtant, les jeunes disposent de nombreux atouts pour se lancer dans l’aventure entrepreneuriale : peu de pression financière, du temps, de l'imagination, de l'enthousiasme et surtout des aptitudes à assimiler rapidement de nouvelles notions. Avec du recul, l’entrepreneuriat est une opportunité unique que peu de jeunes regrettent d’avoir saisie. Selon l’Insee, 84 % des jeunes chefs d’entreprise se déclarent satisfaits d’avoir choisi cette voie.

Pour comprendre les déclencheurs de la création d’entreprise chez les moins de 30 ans, Campus Création a interrogé les 73 participants de son concours « Jeune Entrepreneur de l’Année ». Si 21% d’entre eux placent l’innovation comme principale moteur, des motivations plus personnelles entrent aussi en compte. Ainsi, 18% déclarent créer leur entreprise pour être acteurs de leur projet de vie et 12% le font pour dépasser leurs limites.

Un environnement fertile à la création

Si l’entrepreneuriat relève parfois du parcours du combattant, de nombreux dispositifs existent pour soutenir les jeunes créateurs dans leur projet. En 2014, le ministère de l’Enseignement supérieur a créé le statut d’étudiant entrepreneur pour permettre aux étudiants de concilier leur projet de création avec leur cursus académique. Ce statut permet aussi à tous les moins de 28 ans d’accéder à un système de sécurité sociale et à des formations complémentaires.

Les associations se mobilisent également pour épauler les jeunes créateurs. Ainsi, Moovje propose un accompagnement aux jeunes (du CAP au bac+5) désireux de créer ou de reprendre une entreprise. L'Adie a lancé CréaJeunes, un parcours de formation gratuit pour les jeunes de 18 à 32 ans, donnant accès à un accompagnement par des professionnels et une immersion en entreprise. Quant à l’association 100 000 Entrepreneurs, fondée par Philippe Hayat, elle souhaite donner aux jeunes l'envie d'entreprendre en organisant des témoignages d'entrepreneurs bénévoles dans les établissements scolaires et universitaires.

Enfin, la révolution du MOOC permet désormais à tout jeune entrepreneur (et pas que) d’acquérir des connaissances solides pour lancer son entreprise. HEC Paris et l’École Polytechnique ont récemment lancé une formation en ligne, intitulée « Créer et développer une startup technologique ». Enfin, le MOOC « Effectuation » de l’EMLYON Business School propose une approche particulière de l’entrepreneuriat permettant d’appréhender la logique d’action utilisée par les entrepreneurs experts.

campus creation

Crédit Photo : Shutterstock