Quand on crée une entreprise, les budgets sont particulièrement serrés au début. La priorité est souvent d’abord de développer un produit à vendre et le budget alloué au marketing réduit à son minimum. Pour pouvoir faire les bons arbitrages financiers et optimiser l’utilisation de ses ressources, voici un guide pas à pas pour faire son webmarketing soi-même.


Article proposé et écrit par Thibault de Vergnette, consultant webmarketing pour l'agence Alesiacom

Les conseils qui suivent répondent aux besoins généraux en webmarketing des jeunes entreprises. Bien sûr, certains business model imposent des besoins ou des contraintes spécifiques : ces astuces peuvent donc s’adapter au cas par cas.

Le site web

D’un point de vue webmarketing, le premier actif d’une marque est son site web. Il est donc nécessaire de se doter :

  • D’un nom de domaine
  • D’un serveur
  • Du site web lui-même

Le nom de domaine. La plupart du temps, le nom de domaine doit reprendre le nom de marque (il est d’ailleurs opportun, au moment de choisir cette dernière de vérifier la disponibilité des noms de domaines associés). Un nom de domaine se loue à l’année sur le site d’un « registrar », comme OVH par exemple, qui le propose pour une dizaine d’euros par an. Il faut cependant le louer dans toutes les principales extensions pour éviter le cybersquatting (.com, .fr, .org, etc…).

Le serveur. A l’exception des produits à vocation « virale » (nouveau réseau social par exemple), la plupart des jeunes entreprises n’ont pas à subir de fortes montées en charges sur leur site web. Il suffit donc d’un petit serveur chez OVH à quelques euros par mois.

Le site web. Plutôt que de passer par une agence à quelques milliers d’euros pour faire son site web, il est maintenant possible de l’installer et le paramétrer soi-même. Pour cela, il faut un « CMS » (une appli à installer sur le serveur, qui permet de faire le site en lui-même) et un « thème » (une sorte d’extension du CMS, qui permet de paramétrer l’apparence visuelle du site web). Pour le CMS, WordPress fait parfaitement l’affaire : gratuit, simple à administrer, c’est le CMS le plus utilisé dans le monde. Pour le thème, ThemeForest vend des thèmes facilement configurables pour une soixantaine d’euros. Ils permettent de changer l’aspect visuel du site directement depuis une interface dédiée. De plus, en faisant son site soi-même, on hérite d’un dernier atout : il devient possible de faire la maintenance soi-même aussi (non négligeable en termes d’impacts budgétaires).

Les contenus

Pour attirer les internautes sur son site web, il faut encore avoir des contenus à leur proposer.

Les contenus écrits. Les articles rédigés sont de loin les contenus les plus simples à produire. Il suffit pour cela d’exposer son expertise à l’écrit, puis de publier ces contenus sur son site web. A l’exception du temps passé (conséquent), ces contenus sont donc virtuellement « gratuits ». Enfin, les contenus écrits permettent aussi de gagner en visibilité sur Google, ce qui est une source non négligeable de trafic web.

Les contenus visuels. Les contenus visuels sont plus compliqués à produire que les contenus écrits. Ils sont néanmoins indispensables pour communiquer de manière simple des informations compliquées, ou même juste pour illustrer ses contenus écrits. Pour les images, à défaut d’embaucher un graphiste / photographe, il est possible d’aller chercher ses illustrations sur Pixabay (photos du domaine public – gratuites). Sinon, pour les icônes et les dessins, VectorStock propose ses images à 1 euro. Il est de plus possible de les retravailler après avec Inkscape (gratuit). Au niveau du référencement, les contenus visuels ne performent pas forcément aussi bien que les contenus écrits, mais ils bénéficient cependant d’un potentiel de viralité bien supérieur.

Les réseaux sociaux

Pour une meilleure efficacité webmarketing, il est important de diffuser ses messages sur de multiples canaux. Dans ce cadre, les réseaux sociaux sont devenus un levier incontournable dans une stratégie webmarketing.

Le community management. Les réseaux sociaux servent principalement à se créer une audience engagée qui promeut la marque. Sur chacun de ses comptes, il faut donc y relayer ses contenus, réagir aux contenus des autres (c’est en s’engageant soi-même qu’on fait grossir sa communauté), publier des contenus tiers, et répondre aux sollicitations. Ces activités sont en fait extrêmement chronophages. C’est pour cette raison que les community manageurs utilisent des outils dédiés, aptes à leur faire gagner beaucoup de temps. Pour une 10aine d’euros par mois, Hootsuite permet par exemple de gérer tous ses comptes de réseaux sociaux à partir d’une seule et même interface dédiée. L’outil permet même de « brancher » des flux RSS intéressants directement sur ses comptes sociaux, ou de programmer des posts à l’avance. Il faudra bien sûr toujours y jeter un œil quotidien, mais le gain de temps est colossal.

Les analytics sociaux. Piloter sa stratégie social media, c’est bien plus que regarder le nombre de ses followers grandir au fil du temps. C’est identifier les leviers qui fonctionnent (pour les renforcer), et ceux qui ne fonctionnent pas (pour arrêter de gaspiller son temps et ses ressources dessus). Pour une trentaine d’euros par mois, TrueSocialMetrics permet de visualiser simplement ses contenus qui performent le mieux, de segmenter sa propre audience, d’identifier la fréquence et les jours/heures optimaux, etc.

Le référencement web

Sur le web, les moteurs de recherche restent encore les principaux apporteurs d’affaires. Il est donc indispensable d’y être parfaitement référencé. Pour cela, il y a 3 familles de critères :

  1. La performance technique du site web (rapidité, navigation, etc…)
  2. L’optimisation du contenu (il doit contenir les bons mots clés, être bien organisé, etc.)
  3. Les liens externes (liens présents sur d’autres site que le sien, et redirigeant vers son propre site)

La performance technique du site web. Normalement, avec un site jeune et encore peu connu, il ne devrait pas y avoir de problèmes majeurs, d’autant plus que les thèmes ThemeForest sont déjà optimisés pour le référencement.

L’optimisation du contenu. A budget réduit, une simple checklist de bonnes pratiques fera déjà une bonne partie du travail. Le plugin Yoast SEO (gratuit) pour WordPress s’intègre parfaitement à l’éditeur web, et permet d’optimiser ses contenus soi-même pour les moteurs de recherche.

Les liens externes (backlinks). Les backlinks sont toujours l’élément le plus difficile à obtenir pour une entreprise : parce qu’ils ne dépendent pas de soi mais des autres webmasters qui décident ou non de mettre un lien vers son propre site web. Pour obtenir les premiers backlinks, il est possible d’inscrire son site dans des annuaires web. Les autres backlinks viendront quant à eux principalement avec la notoriété de la marque.

Les relations presse

Les relations presse sont un levier très efficace pour gagner en notoriété, améliorer son image de marque, et augmenter son référencement sur les moteurs de recherche. De plus, la presse est en général assez friande de jeunes entreprises : elles font le buzz, attirent les curieux et font rêver le grand public. Alors avec un produit un tant soit peu innovant / intéressant, ce n’est en général pas trop compliqué de faire ses relations presse soi-même.

Les magazines spécialisés. Pour obtenir un encart dans un journal, il faut d’abord repérer ceux qui ont le plus de chances d’être intéressés par son histoire : un magazine spécialisé dans son industrie ou dédié à l’entrepreneuriat par exemple. Il suffit ensuite de prendre contact directement avec le magazine et leur proposer son pitch.

Les plateformes de discussion. Internet regorge de forum d’échange où les internautes de regroupent pour échanger autour des nouveautés d’un domaine. C’est un excellent moyen pour faire parler de soi. Il existe des plateformes généralistes, comme Quora ou Reddit, mais aussi des plateformes spécialisées par industries.

Les influenceurs. Les influenceurs sont des individus reconnus dans leur domaine, et ayant accès à une audience très large. Ils sont capables de faire et défaire les réputations, et les utiliser comme levier pour son webmarketing peut être extrêmement rentable. Pour cela, il suffit de leur donner en avant-première de la nouveauté en relation avec leurs centres d’intérêts : leur offrir gratuitement la version beta de son produit par exemple, ou les inviter à une démonstration exclusive. Pour eux, ça leur permet de rester à la pointe des dernières nouveautés, et pour soi, les retombées de ce genre d’opérations sont simplement énormes.

L’ensemble de ces conseils permet d’économiser drastiquement sur le budget marketing, tout en répondant à l’ensemble des enjeux webmarketing de la plupart des jeunes entreprises (à condition d’y consacrer le temps nécessaire). Pour autant, il ne faut pas oublier qu’il ne suffit pas d’appliquer quelques recettes toutes faites pour réussir : chaque entreprise est unique, et au final c’est une véritable stratégie de marque qu’il faut développer. Alors bon courage !