Cette édition 2015 des AppDays, la conférence dédiée au mobile qui se tenait les 25 et 26 novembre dernier dans les locaux d'IBM de Bois-Colombe, s’achève avec une belle hausse de fréquentation de 66% selon son organisateur Serge Roukine. La rédaction de Maddyness, partenaire de l'événement, a tenu à revenir sur les points importants à retenir. 

Tous les slides des conférences sont disponibles ici

Monétisation

Côté monétisation des applications, il semblerait que dans le monde du gaming, le modèle premium soit en net recul, le marché étant nettement dominé par le modèle freemium. Cette tendance est toutefois moins présente dans des domaines éducatifs. Il apparait impératif d’intégrer la logique économique dès la phase de conception de l’application, sur le papier.

Concernant "l’In-App Purchase", tous les stores ne sont pas égaux. Sur Android, le taux d’achat en In-App est très faible, cela s’expliquant en partie par le caractère moins contraignant de Google Play lorsqu’il s’agit de donner ses informations bancaires, contrairement à l’AppStore.

Il est donc intéressant de retenir que dans le monde du jeu, 95% des utilisateurs ne paient pas, et ce sont donc les 5% restants qui sont à l’origine du financement des applications.

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UX

L’intervention de Virginie Clève de Largow donnait quelques conseils pour limiter des erreurs ergonomiques lors de la conception d’applications (présentation disponible ici). Parmi eux, il est nécessaire de veiller à soigner le premier contact avec l’utilisateur, qui s'avère être décisif. S’assurer que le contenu de l’application soit en adéquation avec ce que le store a laissé paraitre permet d'éviter d’être déceptif vis à vis de l'utilisateur. Enfin, l'onboarding ne doit pas être trop long et surtout, le plus interactif possible.

Concernant le menu, il est en ce moment nettement inspiré par le monde du fastfood :

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Certaines règles peuvent encadrer sa bonne utilisation :

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On notera aussi l’intervention d’Antoine Porte de Lydia, une startup visant à fluidifier le processus de paiement sur application mobile. Voici quelques éléments dégagés par ce dernier, s’inspirant des références du genre (Uber et Captain Train)

  • Dans un formulaire de paiement, se demander ce qui est réellement nécessaire et ce qui ne l’est pas. Supprimer le superflu tels que les types de carte de bleue et les noms de porteurs.
  • Éviter les 3D Secure qui emmènent les utilisateurs dans un processus trop contraignant.
  • Dans la mesure du possible, même si c’est tendance, éviter les scanners de numéros de cartes bleues, qui relèvent la plupart du temps du gadget et risquent de frustrer les utilisateurs en cas de non fonctionnement
  • Véhiculer la sécurité (ex : mettre un cadenas sur le bouton de paiement, bouton vert pour rassurer, préciser que l’utilisateur ne sera pas débité sans son accord).
  • Permettre l’enregistrement de carte bancaire
  • Permettre d’associer un label à chaque carte bleue sauvegardée et de les éditer, dans les cas où le client en a plusieurs.

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Qualité

Procédure de test

Pour Christophe Legland, CEO de C2l2, voici les différentes composantes à tester :

  • Réseau
  • Mode avion
  • Appareil
  • OS
  • Ecran
  • Gestuelles
  • Interopérabilité
  • Interruptions
  • Mémoire
  • Batterie
  • Capteurs
  • Design
  • Localisation
  • Accessibilité
  • Sécurité

Celui-ci estime que manuellement, le temps dévolu à cette phase peut se calculer de la manière suivante :

1 (app) x 30 (cas de tests) x 4 (realeases / an) x 1,5 (heure) x 9 (appareils pour Apple) ou 20 (pour Android) = 450 j/h

Cette estimation, confirme l’absolue nécessité d’optimiser les tests. Plus l’éditeur est mature, plus les déploiements et les feedbacks sont fréquents. Cela peut se faire des manières suivantes : émulateurs, directement sur des appareils mais peu scalables, du Crowdtesting…. Différents outils sont à citer, dont Jenkins et Perfecto.

Crowdtesting

Pour Yves de Beauregard d'Applause, spécialiste du crowdtesting, il est intéressant d'organiser et structurer des groupes de testeurs, par profils et usages pour fournir aux applications des conditions de tests les plus réalistes possibles. Cette batterie de testeurs permettra d’avoir des résultats probants très rapidement.

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Marketing

App Store Optimisation

L’ASO (App Store Optimisation), plus largement le référencement sur le store n’est pas en reste avec la présentation de Jonathan Benoudiz de Mobile Optim. Voici quelques astuces pour améliorer son ranking :

Icônes

Privilégier la simplicité, montrer la proposition de valeur, préparer plusieurs icônes pour les A/B tester (prévoir des micro campagnes Facebook pour tester ces dernières).

Captures

Ne pas se contenter de simples captures, utilisez- les pour présenter votre application, les faire dans toutes les résolutions et tirer parti de l’ensemble de l’espace.

Description

Structurez et hiérarchisez l’information à commencer par une phrase d’accroche contenant la promesse de votre application. Pour faire de l’A/B Testing, il faut tester différentes descriptions avec des pays parlant la même langue (ex: France / Belgique).

N'oubliez pas le descriptif de mise à jour, et ne le laissez pas à vos développeurs parce qu’il s'agit d'un point qui relève du marketing. Enfin, expliquez à l’utilisateur en quoi cette mise à jour - qui pourrait l’importuner - est légitime.

Notes et avis

Demandez à vos utilisateurs de laisser des notes (au bout de 3-4 utilisations environ), cela contribue à votre ranking. À noter qu’une note inférieure à 4 est une mauvaise note. Toutefois, attention aux 5 étoiles ça veut dire que l’app est nouvelle et qu'elle n’a pas reçue beaucoup de notations.

Les mots clefs

Prenez le temps de bien les choisir, consultez les analytics et vos commentaires clients. Regarder sur le site les mots clefs utilisés et regarder les commentaires clients pour faire un choix entre le singulier et le pluriel et supprimer les espaces.

Certaines personnes ont pu se rendre compte récemment d’un changement d’algorithme de recherche sur le store d’Apple; il semblerait que la marque à la pomme se soit rendue compte que beaucoup de résultats ne menaient qu'à une seule application. Ces cas d’impasses font que la nouvelle mouture de l’algorithme présente toutes les applications de l’écosystème lors des recherches.

Dans ces conditions, on peut se demander quel est encore le poids tenu par les mots clefs dans le ranking des applications (n'hésitez pas à commenter l’article si vous avez des réponses). En termes d'outil pertinent sur ce sujet, il est possible de consulter des recommandations avec le service Apptweak.

De manière générale, lorsqu’il s’agit de promouvoir son application, il est préférable d'attendre le weekend, moment d’oisiveté plus propice à la recherche de nouvelles applications. Autre information utile, cette année l’AppStore sera fermé le 22 - 29 décembre.

E-influence

Dans les cas où l’ASO et les canaux d’acquisition payants traditionnels ne suffiraient pas, l’agence Influence4You, présentait quelques cas d’e-influence à travers des Youtubeurs. Les personnes qui regardent leurs vidéos, souvent très ciblées, sont fortement influencées par le Youtubeur qui apporte une caution à son contenu, s’il est présenté le plus nativement possible.  Une fois acquis, l’utilisateur est actif et éduqué à l’application ; bref, très proche de la transformation.

Pour démarrer sur ce sujet, l’outil Influence Panel permet de sonder le milieu pour identifier des Youtubeurs influents.

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Analytics

Chez Happn, Didier Rappaport, son CEO, aussi cofondateur de Dailymotion, donne une grande importance aux données : toutes les actions sont mesurées. Sur les réseaux également, tout est traqué. L’analyse de ces données et le « fine tuning » qui en découle, permettent de maintenir un coût d’acquisition décent.

Pour Adrien Delambre de RadiumOne, il est nécessaire d’identifier les "Power users" pour mieux savoir où les recruter par la suite : dresser le profil de l’utilisateur type permettra d’en trouver des plus qualitatifs et de fait, d’augmenter le taux de rétention de l’application.

Du côté d’App Annie, Myriam Saidi a évoqué l’utilisation de leur solution pour l’étude de la concurrence, permettant de voir ce que les utilisateurs des applications concurrentes utilisent pour positionner de la publicité et les atteindre plus facilement. Plus largement, App Annie permet d’avoir une bonne visibilité sur l’écosystème de son application.

Pour l’anecdote, pour ceux qui se demandent comment la société collecte ses données voici quelques éléments :

  • Directement sur le store
  • Par les utlisateurs qui donnent leurs données pour bénéficier des analytics dans App Annie
  • Via MyDataManager, une application dédiée à la gestion et à l’économie de la consommation des données par l’utilisateur. Celle-ci fournie à AppAnnie la manière dont les données sont utilisées par le mobinautes donc le temps alloué aux différentes applications !

Article rédigé par Bertrand de Bodinat.

Crédit Photo : Philippe Barbosa