Si les startups françaises brillent dans les domaines technologiques, elles savent aussi épouser des besoins très spécifiques et proposer des solutions innovantes dans des domaines de la vie quotidienne. Wedzem en est un exemple lumineux : en invitant les futurs mariés à faire financer leurs noces par leurs convives, la startup parisienne a d’abord pour objectif de redonner du sens aux mots « collaboration » et « ensemble ». Les bases d’une alliance réussie.


Voilà une méthode de financement innovante à destination des futurs jeunes mariés : la noce participative. Fondée sur le modèle du crowdfunding événementiel – les fonds sont récoltés non plus pour des projets artistiques ou entrepreneuriaux, mais pour des événements familiaux ou amicaux, à l’image des cagnottes collaboratives privées en ligne –, cette solution se propose d’aider les 58,8% de Français âgés de 25 à 34 ans qui renoncent à l’idée de se marier faute d’avoir un budget suffisant.

Noces rebelles

Wedzem est né d’un double constat : non seulement le coût exorbitant d’un mariage le rend de plus en plus difficile à concrétiser ; mais, aussi, la façon que nous avons d’organiser ce genre d’événement a évolué en même temps que les mœurs. Quand 90% des couples qui choisissent de se passer la bague au doigt vivent ensemble avant le grand jour, et qu’un tiers d’entre eux ont déjà des enfants, c’est qu’il faut se rendre à l’évidence : les traditionnelles listes de mariage, avec leurs équipements ménagers, leur sacro-saint service à thé, leurs couverts en inox et leurs draps de maison, bref avec tout ce qui était nécessaire à la bonne tenue du futur foyer – ces listes n’ont plus lieu d’être. Les besoins ont changé de place chronologique : ils se situent avant la noce, et non plus après.

Un mariage de (bonnes) raisons

C’est pendant l’organisation de son propre mariage qu’Emmanuelle Sanchez, la créatrice de Wedzem, s’exclame « Eureka ! ». En septembre 2014, avec son fiancé Alexandre Guinefolleau, elle lance son idée : et si l’on aidait les couples qui désirent franchir le pas, mais qui hésitent faute d’avoir les fonds nécessaires, à se financer auprès de leurs invités ? Le pari est gonflé : peut-on vraiment demander aux copains, aux proches, aux intimes, de payer la note ? Oui, plutôt que d’acheter des cadeaux qui ne serviront à rien, plutôt que de financer une lune de miel qui ne peut pas exister faute de mariage.

Wedzem crée donc la liste de mariage 2.0 : ce sont les convives qui déposent de l’argent sur une cagnotte. Ce sont eux qui participent au financement de l’événement : location de la salle, repas, photographe, robe et costume, coiffeur, etc. Le mariage participatif est né. Tout le monde prend part à la matérialisation du plus beau jour de la vie de l’heureux couple.

Le mariage participatif ? Je le veux !

Le site Wedzem fonctionne selon un principe d’une grande simplicité, inspiré par les cagnottes numériques qui fleurissent sur Internet :

  • On crée une liste des postes de dépenses du mariage ;
  • On invite amis et famille à participer à la cagnotte via le mailing, les réseaux sociaux, un faire-part, un flash code… ;
  • Les participants déposent leur contribution financière, à hauteur de leurs moyens ;
  • On retire enfin l’argent : il ne reste plus qu’à organiser l’événement !

Et dans tout ça, comment le site se rémunère-t-il ? Par une micro-commission soustraite à la participation des invités : 2%, avec un minimum de 1€. Pas de quoi déchirer sa robe de mariée. Pour les futurs époux, la création de la liste et le retrait des fonds n’engagent ainsi aucun frais.

Une startup qui épouse tous les besoins des mariés

Et ce n’est pas tout, car Wedzem n’est pas qu’une plateforme de financement participatif. À l’innovation s’ajoute l’accompagnement, un service devenu indispensable pour une startup qui souhaite s’aligner sur les très nombreux sites dédiés au mariage sur la toile et les innombrables salons qui fleurissent partout en France.

De fait, Wedzem est également une page de conseils visant à aider les futurs époux à utiliser efficacement les fonds qu’ils ont récoltés : choix du traiteur et du DJ, décoration, boutique de robes… Le tout couronné par un blog, alimenté par de bonnes âmes soucieuses de transmettre leur expérience aux jeunes gens perdus.

L’avenir du mariage passe-t-il par la participation active des invités ? Les années qui viennent nous le diront. En attendant, vous pouvez toujours faire écrire vos faire-part par le petit cousin, et préparer la déco par la tante éloignée. La noce sera collaborative ou ne sera pas !

Article écrit par Eric Nuevo, rédacteur web