La cabinet EY publie les derniers résultats de son baromètre du capital-risque. Malgré une troisième position inchangée au classement des pays européens les plus actifs en la matière, la France voit ses compteurs exploser avec des investissements qui ont doublé par rapport à 2014.


L'heure est au bilan. Après les récents résultats du FIBAMY et d'une étude sur le crowdfunding, c'est au capital-risque d'être passé en revue avec le baromètre du cabinet EY. Si la France se situe toujours derrière le Royaume-Uni et l'Allemagne en termes de montants levés, le pays franchit un cap en passant de 897 millions d'euros levés en 2014 à 1,8 milliards d'euros en 2015, soit une hausse de 100% en valeur. Il faut dire qu'au premier semestre déjà, les investissements (759 millions d'euros) atteignaient presque le montant global levé l'année précédente. Le nombre d'opérations lui grimpe de 372 à 484.

Le ticket moyen est quant à lui passé de 3,1 millions d'euros à 3,7 millions avec de nombreuses opérations supérieures à 10 millions d'euros et bien sûr deux levées exceptionnelles avec BlaBlaCar (177 millions d'euros) et Sigfox (100 millions). En 2015, les tickets ont principalement concerné le secteur des services internet (609 millions d'euros levés), suivi des logiciels (355 millions), des technologies (275 millions), des sciences de la vie (232 millions) et des Fintech (79 millions).

perspective europeenne

Si ces chiffres sont record et que le dynamisme de l'entrepreneuriat français n'est plus à démontrer, le retard sur d'autres pays est tout de même à noter. La France compte ainsi 13% des fonds levés en Europe alors que le Royaume-Uni se taille une grosse part du gâteau avec 33%. L'Hexagone compte également une licorne (BlaBlaCar) là où l'Allemagne en compte 4 et le Royaume-Uni 5.

"L'écosystème est bien là, et a démontré son efficacité, affirme Franck Sebag (associé EY en charge du secteur VC-IPO en France) en préambule de l'étude, mais il est urgent de passer à la vitesse supérieure (...) Au-delà de ce benchmark européen, c'est en traversant l'Atlantique que l'on peut saisir l'urgence de mobiliser la force de frappe du financement pour faire grandir les licornes françaises : les champions agiles de la nouvelle économie cotés au Nasdaq affichent une jeunesse insolente, à l'instar des GAFA âgés en moyenne de moins de 30 ans, là où notre CAC 40 pourrait faire figure de Panthéon du haut de ses 101 ans d'âge moyen."

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