"Le Guide du Financement" est une sorte de livre de cuisine à destination de tous les entrepreneurs en quête de bonnes recettes pour financer leurs projets. Eric Picarle, son auteur, revient pour Maddyness sur les intentions de cet ouvrage, ainsi que sur l'état actuel du financement en France.

Difficile de trouver un livre sur le financement d'entreprise à la fois riche de contenus et impactant visuellement. Pour répondre à cette attente, "Le Guide du Financement" a vu le jour à l'issue d'un an de collaboration entre le cabinet BDO France menée par Eric Picarle (Associé chez BDO France) et les équipes de Maddyness. 

Pour quelles raisons avez-vous décidé d'éditer ce guide du financement ?

Je trouvais que le financement était souvent un sujet abordé de façon trop austère, et je voulais donc préparer un livre dont les contenus étaient clairs et ludiques, qui soit facile et compréhensible à lire. L'idée, c'était de rassembler des astuces, des conseils pratiques et surtout des cas réels de personnes qui ont déjà été confrontés à la difficulté d'une levée de fonds, afin que le lecteur puisse s'y identifier.

On a essayé de faire en sorte que le guide s'adresse à tous les dirigeants, créateurs et repreneurs d'entreprises. Il est vrai que le guide est plus axé sur les entreprises en phase d'amorçage et de développement mais je pense que tout le monde peut y trouver des astuces et des conseils intéressants, quelle que soit leur phase de développement.

Quels sont les principaux enseignements à en tirer ?

En fin d'ouvrage, nous proposons une vision croisée des différents acteurs présents lors d'une levée de fonds : entrepreneurs, experts du financement, avocats, experts comptables. Celle-ci montre que s'il y a bien une chose à retenir, c'est qu'il n'existe malheureusement pas de solution unique pour lever des fonds. Chaque cas est particulier. Au final, ce qui fait vraiment la différence dans une levée de fonds, c'est la relation qu'entretiennent le porteur de projet et les financeurs.

C'est pourquoi les différents codes, grandes règles et mécanismes dévoilés dans ce guide doivent permettre à chacun de trouver sa propre solution pour une levée de fonds réussie.

Plus globalement, quelles sont selon vous les tendances prédominantes du financement ?

Je n'aime pas beaucoup parler de tendances, car celles-ci sont simplement liées à la fiscalité et ses avantages. Ma vision du financement aujourd'hui, c'est qu'il existe énormément de solutions et beaucoup d'argent qui sont proposés pour les entrepreneurs. La réelle difficulté c'est d'identifier les bons leviers.

Cependant, on remarque un phénomène prédominant à notre époque, c'est la désintermédiation. Le banquier n'est plus le seul pourvoyeur de financement et l'arrivée des FinTech nous a permis de sortir des sentiers battus. Ces dernières ont amorcé le développement de nouvelles sources de financement, qui répondent parfaitement à des besoins qui jusqu'ici n'étaient pas couverts par les acteurs traditionnels du secteur. On parle par exemple du crowdfunding, qui permet à certaines startups de lever des petits montants sans garanties, ou encore des émissions d’obligations par les PME.

En revanche, on constate que les deux extrêmes du financement, à savoir l'amorçage et les très grosses levées de fonds, sont encore difficiles à réaliser dans l'hexagone, alors qu'elles restent fondamentales si l'on veut faire de la France un acteur non seulement reconnu internationalement, mais également incontournable de par ses licornes. C'est une question tant de mentalité que de fiscalité et de culture. La fiscalité peut en effet être un levier extraordinaire pour accélérer ou ralentir le financement des entreprises, et si l'on allège la fiscalité, on facilite le financement des entreprises.

Pourquoi assiste-t-on aujourd’hui à une montée en puissance des business angels ?

C'est la réponse de l'offre et la demande. D'un côté, les jeunes ne cherchent plus à entrer dans l'administration ou dans les grandes entreprises françaises mais rêves de créer leur propre entreprise. Ces créateurs n'ont pas d'argent et ont besoin d'un premier levier de financement.

D'un autre côté, on retrouve les business angels, dont la plupart font partie d'une nouvelle génération. Certains ont fait des carrières longues et brillantes, sont chefs d'entreprises et se retrouvent aujourd'hui avec la volonté d'investir dans l'économie en direct.

Au final, il ne s'agit pas d'avoir des millions pour devenir business angel. Avec des tickets de quelques milliers d'euros par an vous pouvez devenir business angel et c'est souvent suffisant au départ pour accompagner des startups. On assiste donc à un changement d'état d'espit, couplé à une facilité d'accès à toutes ces startups, et plutôt que de mettre son argent sur un livret bancaire qui rapporte peu par an, certains préfèrent se tourner vers cette solution de financement.

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