Les dernières vitrines imaginées par l’éditeur de logiciels Aptiko semblent tout droit sorties d’un film de science-fiction. Un exemple d’application ? Face à la vitrine numérique d’un magasin (vitrine composée d’écrans), le passant peut faire défiler les produits du catalogue qui s’affiche, rien qu’en bougeant la main à distance.

La startup normande ne vend pas de vitrine mais elle propose des solutions pour créer et diffuser des contenus interactifs à distance, sur tous types d’écrans. Sur l’écran d’ordinateur ou la tablette, jusqu’à la borne tactile installée dans une vitrine, un showroom ou un site touristique, la solution propose de créer un « parcours » d’utilisateur. Par exemple, de programmer que lorsqu'on touche un produit, l’écran zoome dessus, lance une vidéo, puis ouvre une page web...

Cap sur la réalité augmentée

… Et demain des applications futuristes ? Pour financer sa R&D dans les nouvelles technologies, la startup vient de lever 500.000 euros auprès de Normandie Business Angels et de Normandie Participations. Aptiko planche par exemple sur la reconnaissance faciale et vocale. Notamment pour créer des vitrines plus intelligentes. A l'avenir, les écrans numériques « pourraient aller jusqu'à détecter si vous êtes une femme ou un homme, identifier votre tranche d’âge, etc., afin de vous proposer plutôt un pull masculin ou du rouge à lèvre, par exemple », imagine Rachid Amar, le patron d’Aptiko.

Plus fou encore, afin d’attirer votre attention, ils pourraient afficher une image de vous-même revêtu d’un costume vendu en magasin. Apposer du virtuel sur du réel, c’est ce qu’on appelle la réalité augmentée. Et pourquoi pas un écran qui réponde aussi à vos questions : « Avez-vous des mocassins marron taille 43? Etc.» C’est encore un axe de recherche, tout comme l’étude du comportement. Si l’usager sourit ou fronce les sourcils devant un vitrine ou la borne d’un stand d’entreprise sur un salon, l’écran pourrait demain détecter ces signaux. Et s’en servir pour faire évoluer l’affichage…

Créé en 2013, Aptiko emploie aujourd’hui 8 salariés près de Rouen (dont 7 sur la partie R&D) pour « environ 300.000 euros de CA » généré en 2016. « D’ici 4 ans, on espère pouvoir fédérer une équipe de 25 salariés, pour un chiffre d’affaires de 5 millions d’euros », indique Rachid Amar.

Aujourd’hui, sa startup travaille surtout en France, mais prévoit d’aborder les marchés allemand et britannique en 2017, puis l’Amérique et l’Asie à partir de 2019.  Elle annonce avoir déjà signé un accord avec Samsung pour équiper la nouvelle gamme d’écrans SSSP4 à travers le monde (écrans équipés de processeurs et de disques durs intégrés) avec son logiciel Aptiko.

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Auteur : Florent Godard