C'est une révolution dans le milieu du covoiturage. Alors qu'elle s'est taillé la part du lion ces dernières années sur le marché du covoiturage longue distance, la licorne française BlaBlaCar a annoncé ce mardi s'attaquer aux trajets quotidiens domicile-travail de courte distance. Elle a officialisé le lancement de BlaBlaLines, une application dédiée, et débute un test sur deux axes routiers, identifiés comme "à fort potentiel" : Reims-Châlons-en-Champagne et Toulouse-Montauban. L'application repose sur une mise en relation automatique d'un conducteur avec un passager souhaitant effectuer le même trajet et, contrairement aux trajets longue-distance, le paiement ne se fait qu'après le trajet.

Le géant s'était un temps essayé aux trajets courte-distance avant d'y renoncer. Il revient finalement à ses premières amours. "Notre plate-forme a été conçue pour des déplacements longue distance, qui restent ponctuels. Cependant, nous observons une demande croissante sur des trajets de plus courtes distances sur la plate-forme. Il était donc naturel de répondre à ce besoin", confirme Frédéric Mazzella, président fondateur de BlaBlaCar. Mais nombreuses sont les startups françaises à avoir entre-temps investi ce créneau porteur.

iDVROOM, le poids lourd lancé par la SNCF

L'offre iDVROOM existe depuis l'été 2014. Elle a été lancée quelques mois après le rachat par l'entreprise publique d'123envoiture.com, un site de covoiturage jusque-là indépendant et concurrent direct de Covoiturage.fr, ancêtre de BlaBlaCar. La SNCF s'était ainsi positionnée sur un créneau qui ne concurrençait alors ni son offre ferroviaire ni la startup devenue tentaculaire sur les trajets longue distance. Pleinement intégrée à l'offre de services de mobilité de la SNCF, iDVROOM s'est imposée comme la startup maître des trajets pendulaires, avec 250 000 covoitureurs recensés sur la plateforme. Et se retrouve finalement confrontée à son meilleur ennemi.

A relire : Focus sur iDVROOM, le covoiturage selon la SNCF, dédié aux trajets quotidiens

Klaxit, soutenue par l'accélérateur Via ID de Mobivia

Lancée en 2013, Klaxit - anciennement WayzUp - s'est positionnée sur le créneau porteur du covoiturage courte-distance et récurrent. Sur son site, la startup fait d'ailleurs encore référence à BlaBlaCar et son offre... centrée sur la longue-distance. "Ces dernières années, le covoiturage longue distance et occasionnel s’est démocratisé grâce au succès de BlaBlaCar. Mais sur les trajets courts et réguliers, principalement domicile-travail et qui représentent l’essentiel des trajets effectués en voiture, il est plus compliqué de trouver et organiser son covoiturage." Il y a fort à parier que la startup, soutenue par l'accélérateur Via ID de Mobivia, également actionnaire de Drivy ou Heetch, ne voie pas d'un très bon oeil le changement de stratégie de la licorne.

Covoitureurs WayzUp 2

Karos, le concurrent frontal

Difficile de ne pas penser à Karos lorsqu'on lit la description de l'offre proposée par BlaBlaCar. Lancée en 2015, la startup s'appuie sur le Big Data pour offrir à ses utilisateurs une expérience inédite : l'application enregistre les habitudes de déplacements de chacun et anticipe les trajets futurs pour optimiser les réponses aux demandes des passagers et proposer une mise en relation automatisée. Forte de 40 000 utilisateurs, la startup, qui se définit comme "un assistant intelligent de covoiturage", s'impose comme le concurrent proposant l'offre la plus proche de celle de BlaBlaCar... et donc le plus redoutable.

Smiile, le petit poucet à ne pas négliger

Peut-il être le concurrent que l'on n'attend pas, le petit poucet qui ferait trembler le géant au pied d'argile ? Smiile (ex-Mon P'tit Voisinage) est d'abord un réseau d'entraide entre voisins. Il propose, entre autres services, du covoiturage. Avec seulement 2397 trajets proposés, la startup est loin de mailler l'ensemble du territoire et de répondre à la demande grandissante. Mais il mise beaucoup sur son aspect convivial et les liens qui se créent entre ses membres pour développer une offre de qualité et sur le long-terme.