En 2016, la France a vu le nombre de projets d'investissements étrangers bondir de 30% par rapport à 2015, un chiffre deux fois supérieur à la moyenne européenne.

Cette fois, c'est la bonne : la courbe de l'attractivité français s'est enfin inversée ! Alors qu'elle était en berne depuis près d'une décennie, elle a enfin retrouvé des couleurs en 2016, comme en atteste le baromètre publié par EY. L'année dernière, 779 projets ont été annoncés par des investisseurs étrangers, soit près d'un tiers de plus qu'en 2015. Un bond d'autant plus impressionnant qu'il est deux fois supérieur à la moyenne européenne (+15% avec 5845 projets annoncés). La France conserve ainsi sa place de troisième pays européen le plus attractif et entame une remontée sur l'Allemagne et le Royaume-Uni, dont l'attractivité a moins fortement augmenté que celle de la France l'année dernière (respectivement +12% à 1063 projets et +7% à 1144 projets).

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Fini le French-bashing, l'image de la France a retrouvé des niveaux d'avant-crise, jugée satisfaisante par 73% des dirigeants interrogés, alors qu'ils étaient encore 62% à l'estimer décevante deux ans auparavant. Autre motif de satisfaction, la politique de soutien à la création de startups est également jugée efficace par 58% des répondants, soit 14 points de plus que l'année précédente. C'est d'ailleurs ce positionnement pro-innovation qui a permis à l'Hexagone d'accueillir l'année dernière 51 centres de R&D supplémentaires (+13% par rapport à 2015), même si la France reste particulièrement performante dans le domaine industriel : elle conserve son premier rang européen pour les implantations industrielles.

Gagner la bataille de l'emploi

Bien sûr, il reste des points à améliorer. Contrairement aux centres de R&D, les sièges sociaux peinent à s'implanter sur le territoire français : l'Hexagone n'en a accueilli que 16 l'année dernière, sept fois moins que le Royaume-Uni. De plus, les investissements étrangers ne créent en moyenne "que" 22 emplois par projet, un indicateur supérieur à l'Allemagne (19) mais très en-deça du Royaume-Uni (38), pourtant sous la menace du Brexit, et de l'Espagne (42). Un point faible qu'il faudra améliorer à tout prix pour espérer voir le chômage continuer de baisser.

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Les réformes promises par Emmanuel Macron pourront sûrement aider à résoudre cette problématique. Elles sont d'ailleurs particulièrement attendues par les entrepreneurs. 55% d'entre eux estiment que la priorité doit être mise sur une révision de la fiscalité française pour accroître sa compétitivité, devant une simplification administrative (46%), une flexibilité accrue du droit du travail (39%) et une réduction du coût du travail (31%).