Laval Virtual s’était déjà forgé un nom, depuis sa création en 1999. Ce salon professionnel de la réalité virtuelle et augmentée, revendique tout simplement la place de "numéro 1" mondial dans ce domaine. "En constante augmentation, la fréquentation a atteint 240 exposants et 17.500 visiteurs en 2017" précise Laurent Chrétien, directeur de l’association Laval Virtual qui organise l’événement éponyme.

Forte de ce succès, l’association s’apprête à passer la vitesse supérieure, avec l’inauguration cet été du "Laval Virtual Center". Un nouvel espace de 3 000 m² destiné à la formation, mais aussi à la recherche et à l’expérimentation des entreprises, qui ouvrira ses portes fin août à Laval (Mayenne). L’investissement s’élève à environ 6 millions d’euros, dont la majeure partie apportée par l’agglomération.

Regroupement  

Située entre Rennes et Le Mans, la petite ville regroupera en un même bâtiment l’association Laval Virtual bien sûr, mais aussi l’Ecole des Arts et Métiers et "Clarté", un centre d’études et de transfert de technologies. Tous trois déjà présents sur le territoire. On y retrouvera notamment les formations continues dispensées par ces derniers.

La nouveauté alors ? Le centre abritera des espaces de travail mutualisés, avec une palette de nouveaux services, qu’il s’agisse d’accompagner un porteur de projet, une startup, une PME ou un grand groupe.

Veille et benchmarking 

Pilotée par l'association Laval Virtual, l’offre commence par une veille technologique pour connaître l’état de l’art : quelles sont les dernières innovations pouvant nourrir l’inspiration d’un entrepreneur, les concurrents positionnés sur tel ou tel secteur… Le centre publiera aussi des lettres d’informations sur les usages innombrables de la réalité virtuelle : dans l’industrie du futur, la santé, le commerce, le marketing, la communication, le tourisme, "l’entertainement", le sport etc. Côté information également, "un benchmarking" régulier viendra s’ajouter. "Tous les casques et lunettes de réalité virtuelle, ou encore les capteurs de mouvement vont être comparés en fonction de leurs performances, détaille Laurent Chrétien. De quoi donner aux entreprises une excellente connaissance de tout ce qui se fait côté hardware."

Un espace « d’idéation »

Pour aider ensuite les entreprises à imaginer ce que la réalité virtuelle pourrait leur apporter (amélioration de process, nouveaux outils marketing…), une autre salle accueillera un "espace d’idéation".
Grâce aux compétences de Clarté, de l’Ensam et d’autres experts, le Laval Virtual Center veut notamment jouer un rôle "d’accélérateur technologique", annonce  Laurent Chrétien. Objectif : "D’abord faire les bons choix en termes d’équipement", matériel ou logiciel, puis construire son projet "jusqu’à aboutir à une preuve de concept voire à un prototype" à la clé.

Un nouvel outil complémentaire de l’accélérateur de startup déjà abrité à Laval Mayenne Technopole, situé à seulement un jet de pierre. "À la différence de ce dernier, on se concentrera sur la technologie uniquement, sans intervenir sur le business plan ou la partie marketing », précise Laurent Chrétien. Complémentarité oblige, l’accueil des entreprises au Laval Virtual Center sera donc temporaire, d’une journée à quelques mois au plus.  En sachant que "dans un rayon de 500 mètres, vous trouvez un incubateur, une pépinière et un hôtel d’entreprises innovantes."

Un écosystème d’une trentaine de startups

Le futur pôle vient renforcer un écosystème local riche d’une trentaine de startup autour de la réalité virtuelle et augmentée.  Parmi elles, figure notamment Eon Reality (60 salariés), développeur de logiciels et un intégrateur de matériel. Cette filiale d’une entreprise américaine fournit par exemple des casques ou des cubes d’immersion en réalité virtuelle, pouvant accueillir jusqu’à 25 personnes, pour des applications dans l’industrie, l’éducation ou encore "l’edutainment". Eon Reality a ainsi développé un aquarium virtuel. Autres entreprises emblématiques : HRV, positionné sur les simulateurs de chirurgie dentaire et obstétrique, ou encore Inod, qui propose de visiter les projets immobiliers avant leur construction.?

… à 1h15 de Paris

En enrichissant encore cet écosystème, Laval espère séduire une clientèle à la fois nationale et internationale. Petit argument de plus :  depuis l’été, une ligne de train à grande vitesse (LGV) dessert la préfecture de Mayenne.  Traduction : la petite ville se rapproche de ses voisines : Rennes n’est plus qu’à 23 minutes, Angers à 50 minutes, Nantes à environ 1h30…  Mais surtout, le hub se rapproche de Paris et donc de l’étranger. Comptez entre 1h15 et 1h30 pour rejoindre la capitale.

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Auteur : Florent Godard