C’est un peu comme si on te demandait d’avoir passé plusieurs années sur le terrain avant même de débuter.» s’exclame Medhi, étudiant en école de commerce. «Les entreprises cherchent des profils de plus en plus polyvalents qui savent se différencier rapidement. Faire un beau parcours dans une grande école, ce n’est plus vraiment une valeur sûre», renchérit le jeune homme. Il soulève en effet un problème de taille : les profils des nouveaux diplômés doivent savoir faire plus de choses en moins de temps. L’usage des nouvelles technologies n’a fait qu’accélérer la tendance. Impossible d’imaginer faire carrière sans connaître la dernière techno à la mode, les meilleures innovations webmarketing Outre­Atlantique, ou avoir un portfolio bien garni qui sort des simples cas d’école.

Peut-on dire que le stage est une solution pour faire ses premiers pas sur le terrain ? « Pas vraiment, soupire Medhi. Quand tu fais un stage dans un grand groupe, tu n’as pas vraiment de responsabilité. On te confine souvent au café/photocopieuse. Bref, le rôle du stagiaire. » Et il semblerait que le rôle du stagiaire ne soit pas si enviable que cela étant donné les Tumblr ou divers témoignages de blogs qui envahissent la toile sur le sujet. De plus en plus d’étudiants déplorent l’obligation de devoir passer par cette case ingrate pour faire valider leur année. En effet, dans de nombreuses formations, le stage est une étape clé du cursus car on fait l’éloge de ses vertus professionnalisantes. Il semblerait pourtant que l’envers du décor soit tout autre pour les stagiaires du numérique. « Si tu veux vraiment passer un stage cool, il faut aller en start­up ! » déclare Marie étudiante en journalisme. « Là­-bas tu peux avoir de vraies responsabilités et être force de proposition. »

La génération startuper se sert donc de ce statut pour avoir des postes clés dans des boites en plein essor.« Après, c’est vrai que tu dois souvent travailler beaucoup et que comme la boîte débute, tu n’es pas bien payé pour ce que tu fais», nuance l’étudiante. Il est vrai que le salaire du stagiaire est assez faible. En dessous de deux mois d’activité, il n’est même pas obligatoire de le rémunérer.

Le stage ne paraît plus être un statut adapté pour répondre aux attentes de la révolution numérique ambiante

Être acteur de sa scolarité

Pour gagner en expérience pendant leurs études et valoriser leurs compétences sur le terrain, les étudiants n’hésitent plus à devenir auto­entrepreneurs. Ce statut leur permet de répondre à des demandes de clients réels tout en gagnant de l’argent. Là où en tant que stagiaire on gagne 544 euros brut par mois, en tant qu’auto-­entrepreneur on peut toucher des sommes colossales en très peu de temps ! Compter au moins 1000 euros pour un développement de site ou un accompagnement de stratégie marketing. On travaille comme on veut, quand on veut et on peut choisir sa rémunération en fonction de ses compétences. L’auto-­entrepreneuriat n’a rien à voir avec le salariat. Ici, c’est le prestataire qui fixe ses propres tarifs et le client qui accepte les devis.

" Besoin d’un développeur pour un site de e­-commerce ? De faire un business plan pour une jeune start­up ? Un logo pour un particulier ? "

Déterminés à mettre à profit tout ce qu’ils ont appris à l’école, les étudiants auto-­entrepreneurs veulent mettre un premier pas dans la vie professionnelle en se confrontant à des objectifs concrets. Contrairement aux stagiaires, les étudiants auto­entrepreneurs choisissent eux-­mêmes leurs missions et sont rémunérés à hauteur de leurs efforts par des clients qui veulent leur laisser leur chance. Il en résulte plus de challenge au quotidien, des résultats valorisants à mettre sur un CV ainsi qu’une bonne façon de se constituer son réseau professionnel et d’être recommandé. Quand les étudiants cessent d’être spectateurs de leur scolarité mais qu’ils deviennent des acteurs à part entière de leur cursus, ils gagnent en professionnalisme, en autonomie et en dynamisme pour un résultat qui séduit de plus en plus de recruteurs.

A l’ère du numérique, les usages sont en plein changement. L’autonomie et la capacité d’adaptation sont deux compétences très recherchées qui révolutionnent l’enseignement. Le système de validation des acquis se modifie, l’émergence des MOOC entraîne un meilleur accès à l’auto-­formation. De tout ceci résulte une montée du statut d’auto-­entrepeneur. De nombreux dispositifs se mettent en place pour accompagner les étudiants qui voudraient se lancer dans l’aventure et continuer à apprendre tout en réalisant des missions concrètes. C’est notamment le cas de la plateforme Crème de la Crème qui permet aux jeunes d’avoir accès à un grand nombre de missions et de bénéficier du soutien de toute une communauté d’autres étudiants entrepreneurs.

" En plus de développer des expériences sur leurs CV, ils élargissent leurs champs de compétences en apprenant à être leurs propres patrons " 

L’expérience est finalement bien plus valorisante que le stage. Gestion de client, efficacité, timing sont autant de mesures que les étudiants auto­-entrepreneurs doivent mettre en place pour gérer leur activité. Tant de compétences qui ne se lisent pas forcément sur ton CV quand tu postules à ton premier CDI avec 5 d'expériences requises mais des compétences qui te permettront bien d'être opérationnel dès le premier jour ! Est-­ce que c'est pas cela le plus important ? En devenant auto­entrepreneur, l'étudiant apprend à s’auto­gérer, il choisit lui-même ses missions et ses clients. Il devient vraiment son propre patron ! Tous les mois, sur Crème de la Crème, la plupart des étudiants gagnent plusieurs milliers d’euros tout en réinvestissant leurs compétences.