L’Observatoire Réseau Entreprendre publie les résultats de sa première enquête sur l'accompagnement entrepreneurial. Des freins aux leviers, elle a interrogé 1500 entrepreneurs sur leur perception des différents mécanismes pour déterminer si celui-ci était vecteur de croissance.

Pour lObservatoire Réseau Entreprendre, les dirigeants sont les leviers n°1 de la croissance d'entreprise. Mais quel est le levier n°1 selon les entrepreneurs ? C'est ce qu'a tenté de déterminer l'observatoire à travers sa première étude, menée auprès de 1500 entrepreneurs. 

Partant du constat que 42% des chefs d’entreprise n’envisageaient a priori pas de limite à leur croissance, celui-ci a donc tenté de comprendre les liens qui existaient entre la perception de l'évolution par les entrepreneurs, et la croissance effective de leur propre entreprise. "Aussi évident que cela puisse paraître, se donner les moyens de réaliser une trajectoire de croissance nécessite de commencer par la visualiser, la désirer ! Nous ne le répéterons jamais assez : la croissance commence par le dirigeant. C’est avant tout lui qui incarne et insuffle l’esprit de croissance dans l’entreprise" expliquent les auteurs. Ainsi, les entrepreneurs qui ne mettent aucune limite à leurs objectifs verraient leur taux de croissance annuel moyen plus élevé que d'autres.

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Innover pour accélérer sa croissance

L’innovation par les produits ou les services est sans surprise le premier projet de croissance identifié par les chefs d’entreprise : 81% des dirigeants considèrent ainsi que l’innovation sera très certainement ou probablement l'un de leurs projets de croissance dans les 3 à 5 prochaines années. Suivent l’accès à de nouveaux segments de marchés et la croissance organique grâce à un modèle économique supportant une rapide montée en charge.

Et pour atteindre ces projets, les entrepreneurs soulignent l'importance d'aligner au mieux sa stratégie et son exécution, mais également la capacité à s’entourer, à nouer des partenariats et à fonctionner en réseau comme des leviers forts de la croissance de l’entreprise. Autant de dires qui valident l'hypothèse de l'Observatoire Réseau Entreprendre selon laquelle l'accompagnement serait vecteur de croissance.

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Croissance et gouvernance d'entreprise

Pourtant, ce besoin de s'entourer se traduit-il au niveau des instances mises en place ? Pas si l'on en croit les chiffres relatifs au comité stratégique (entendu comme une instance consultative contribuant à aider le dirigeant dans sa réflexion stratégique) : seuls 22% des dirigeants se déclarant en croissance ont mis en place et animent un comité stratégique. Le chiffre tombe à 11% pour les dirigeants ne se déclarant pas en croissance. "Pourtant le comité stratégique peut aider le dirigeant à dépasser les limites qu’il perçoit, à faire sauter les verrous psychologiques qu’il se donne", explique Observatoire Réseau Entreprendre.

Outre la peur de perdre le contrôle de son entreprise, le refus de faire entrer des investisseurs au capital de l’entreprise peut également être un véritable frein pour la croissance. Ces derniers seront à coup sûr des parties prenantes qui modifieront sensiblement la gouvernance de l’entreprise et la manière dont les grandes orientations seront décidées. De quoi rendre frileux : les entreprises en croissance ne sont que 38% à affirmer leur intention d’ouvrir leur capital. C’est seulement 11% pour les entreprises qui ne vivent pas une situation de croissance. 

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Pourtant, le manque de fonds propres peut constituer un frein majeur à la croissance. Plusieurs études montre d'ailleurs que la faiblesse des capitaux propres est une cause du plafond de verre subi par les PME. Il est donc important de comprendre ce qui freine un dirigeant de croissance à engager une phase d’ouverture du capital pour accélérer la croissance. L'enquête de l'Observatoire Réseau Entreprendre rappelle d'ailleurs que les investisseurs ont un vrai rôle à jouer dans la contribution à la réflexion stratégique - si les entrepreneurs acceptent en retour le contrôle de la performance qui va souvent de pair.