San Francisco et New York constituent les destinations les plus évidentes pour des entrepreneurs étrangers. Mais, si elles attirent pour leurs qualités, leurs défauts rebutent de plus en plus d'entrepreneurs, qui choisissent d'autres points de chute moins courus.

L'avenir des startups françaises aux États-Unis passe-t-il nécessairement par San Francisco ou New York ? De plus en plus de jeunes pousses de l'Hexagone font le pari de se développer outre-Atlantique. En 2018, le programme Impact USA, porté par Bpifrance et Business France, accompagnera pour la première fois deux promotions de startups, une par semestre au lieu d'une seule par an. Ce qui permettra à 24 jeunes pousses de tenter de réaliser leur rêve américain. Les candidatures sont ouvertes jusqu'au 5 janvier et, après une semaine de préparation fin février, la première fournée de 12 startups s'envolera fin avril pour dix semaines d'accélération entre New York et San Francisco.

Ces villes concentrent la quintessence de la scène Tech mondiale, l'une sur la côte Ouest, l'autre sur la côte Est. Berceau de la Silicon Valley, terreau des innovations les plus marquantes de ces dernières années, San Francisco est un passage obligé pour les innovateurs du monde entier. "La région offre deux avantages uniques : vous y trouverez les meilleurs experts du monde qui vous donneront les meilleurs conseils et c'est la meilleure plateforme pour envisager de conquérir la planète, résume Romain Serman, directeur de Bpifrance aux États-Unis. Réussir dans la Vallée, c'est le meilleur gage de réussite à l'échelle mondiale." Un entrepreneur Silicon Valley-proof est donc un entrepreneur qui peut réussir partout ailleurs.

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De l'autre côté du pays, New York est elle aussi the place to be pour les startups. "New York est devenue une plateforme de lancement très importante pour nos startups", confirme Romain Serman. La situation géographique de la ville, à quelques heures d'avion du Canada et de l'Europe, ainsi que son très dynamique écosystème financier et son réseau de grands groupes en font un hub incontournable pour nombre de jeunes pousses françaises souhaitant mettre un premier pied aux États-Unis.

"San Francisco - et plus largement la Silicon Valley - et New York sont des écosystèmes à part entière, souligne Stéphane Alisse, directeur du programme Impact USA pour Business France. C'est-à-dire qu'ils concentrent des éléments qui permettent l'éclosion et le développement rapides d'entreprises Tech : des centres de recherche, des grands groupes et des conditions locales propices à la fluidité." Et c'est souvent cela que recherchent les entrepreneurs français qui débutent aux États-Unis.

Ne cédez pas aux sirènes de la Silicon Valley (sauf si vous y êtes obligé)

Pourtant, San Francisco et New York n'ont pas que des avantages. "Attention au mythe : pour un Slack ou un WhatsApp, vous avez 100 000 sociétés en faillite, rappelle Romain Serman. N'est pas Mark Zuckerberg qui veut... La Vallée est un immense cimetière de startups." Et, à New York, la concurrence entre wannabe-licornes fait rage, ce qui rend d'autant plus difficile de se démarquer auprès des fonds d'investissement ou des business angels.

À relire : Fondateurs de startups early stage, devez-vous vraiment débarquer dans la Silicon Valley ?

Alors, non, les États-Unis ne se résument pas à San Francisco ou New York. Et s'installer dans l'une ou l'autre des deux villes sans s'être auparavant posé les bonnes questions est un (mauvais) pari : "il faut choisir sa ville en fonction de son propre écosystème, conseille Romain Serman. Où sont mes principaux clients ? mes principaux partenaires de distribution ? les talents dont j'ai besoin ? mes principaux concurrents ?" En fonction du secteur d'activité de votre startup, certaines villes vont s'imposer.

Et si ce n'est pas le cas, il faut savoir rester pragmatique. "Si, après cette analyse, aucune ville ne sort spécifiquement du lot, je recommande vivement de s'installer sur la côte Est et pas à New York, tranche Romain Serman. Les coûts seront moins élevés et le décalage horaire avec les équipes installées en France plus facile à gérer." D'autant que "la concentration industrielle y est plus forte que sur la côte Ouest, ce qui est pratique", appuie Stéphane Alisse, et que "ce n'est pas parce qu'une entreprise s'installe dans une ville qu'elle est condamnée à opérer dans la région".

Mais alors... où aller ?

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