Manque de temps, pénurie de main d'oeuvre, vision stratégique floue... Les dirigeants de PME doivent éviter de nombreux écueils sur le chemin de la croissance pour espérer grandir. Teamleader a interrogé plus de 200 de ses utilisateurs pour identifier les freins les plus fréquents.

Les petites entreprises sont-elles vouées à le rester ? Si la France souhaite créer des géants, ses entreprises font pourtant face à un certain nombre d'obstacles sur leur chemin. La plateforme de gestion Teamleader a réalisé une étude pour connaître les freins à la croissance des petites et moyennes entreprises, intitulée La prochaine étape pour les entrepreneurs français. Et force est de constater que le premier obstacle à la croissance de l'entrepris, c'est parfois le dirigeant lui-même ! Ainsi, 25% des dirigeants de PME estiment que le stade de développement de leur entreprise est satisfaisant et qu'ils n'envisagent pas de passer un cap supérieur. Seuls un tiers d'entre eux font d'ailleurs de leur croissance une préoccupation quotidienne, alors que 20% ne songent à grandir qu'une fois par an...

Certains entrepreneurs manquent également d'assurance : 35% estiment avoir besoin de mieux connaître leur marché avant de pouvoir envisager de passer à l'étape supérieure avec leur entreprise. Un doute induit par un manque de réflexion stratégique des dirigeants quant aux prochains caps à passer pour leur entreprise : plus de 4 entrepreneurs sur 10 disent ainsi manquer de temps pour se poser et établir une véritable stratégie pour leur entreprise. "Il est nécessaire de disposer de suffisamment de recul au regard des opérations quotidiennes afin de nous concentrer sur les priorités absolues", rappelle Jeroen De Wit, fondateur et CEO de Teamleader, bien conscient que le rythme de travail en PME empêche un certain nombre d'entrepreneurs de se concentrer sur leurs tâches les plus stratégiques.

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S'entourer pour se rassurer ?

Pourtant, le temps n'est pas le premier obstacle au développement des PME... Un risque jugé trop élevé freine 45% des dirigeants, confirmant ainsi que l'aversion au risque est la première cause d'une croissance faible. Certains y verront un manque d'ambition, d'autres une culture française traditionnellement prudente, alors que les Anglo-Saxons sont plus habitués aux risques que comporte l'entrepreneuriat. Mais 41% des dirigeants estiment aussi qu'ils manquent de ressources financières pour faire croître leur entreprise, ce qui pourrait expliquer une telle aversion au risque, qui serait principalement financier.

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Autre frein majeur à la croissance, plus inattendu : le manque de main d'oeuvre. 41% des entrepreneurs en font le constat, alors même que 42% d'entre eux feraient grossir leurs effectifs s'ils avaient davantage de temps à consacrer au recrutement. Le cocktail manque de temps du dirigeant + pénurie de main d'oeuvre est dévastateur pour les PME, alors que l'équipe est le vrai moteur de leur croissance. Plus d'un jeune dirigeant sur deux (54%) prévoit de recruter, contre seulement 40% des entrepreneurs seniors et 95% des premiers se font régulièrement conseiller, contre 78% de leurs aînés, signe que les jeunes générations abandonnent progressivement le mythe de l'entrepreneur tout-puissant pour basculer vers une gestion plus collective de l'entreprise.