La France est-elle la machine administrative que l'on croit en matière de création d'entreprise ? Est-elle, à l'inverse, propice à la création d'entreprise ? C'est la question que s'est posée la startup Legalstart.fr, qui a étudié le cas de plusieurs pays européens. Résultat : la France n'est pas si mauvais élève, loin de là. 

Lenteur administrative, paperasse à n'en plus finir... Les griefs à l'égard de la France lorsqu'il s'agit de créer son entreprise sont légion. Et si dans les faits les choses n'étaient pas si compliquées ? C'est en tous cas le postulat de la startup Legalstart.fr. Selon sa dernière étude, la France est un des pays d’Europe où la création d’entreprise se fait le plus rapidement et pour un prix ultra compétitif, contrairement aux idées reçues.

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Legalstart.fr a comparé les délais et les coûts de création d’une société à responsabilité limitée (SARL) dans les principaux pays européens - rappelant qu'il existe deux coûts distincts quand on parle de création d’entreprise : le coût de l’immatriculation de la société auprès de l’administration et le coût de l’accompagnement dans la création par un avocat, un expert-comptable ou encore une legaltech. Et sur ces questions, tous les entrepreneurs européens ne sont pas logés à la même enseigne. 

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La France, qui se trouve au cœur de la révolution des legaltechs, est bien placée. Il y est possible de créer légalement son entreprise en 24 heures pour une somme raisonnable. Ce n’est pas le pays qui pratique les coûts les plus bas mais immatriculer son entreprise en France reste abordable (entre 200 et 250 euros, en moyenne). C'est plus qu'au Royaume-Uni, où la procédure coûte seulement une quinzaine d'euros ; mais celle-ci peut y prendre jusqu'à dix jours. La palme revient donc à l'Italie, où l'immatriculation coute deux fois moins cher que dans l'Hexagone, pour un délai identique. 

À l'inverse, dans certains pays moins connus pour leur lenteur administrative, les coûts peuvent être rédhibitoires : c'est notamment le cas de la Finlande, où le coût d’immatriculation est de 380 euros. La facture est encore plus élevée pour les deux pays européens dans lesquels les entrepreneurs sont obligés de passer par un notaire pour créer leur entreprise : l'Espagne et l'Allemagne. Entre les coûts de création et les frais de notaire, les Espagnols doivent ainsi débourser plus de 700 euros, et les Allemands entre 400 et 800 euros. Les Autrichiens doivent, quant à eux, s’acquitter de 350 à 500 euros de frais d’Etat, auxquels s’ajoutent 32 euros de frais d’enregistrement. 

Jusqu'à 3 semaines pour s'enregistrer au Danemark

Et quand ça n'est pas les coûts qui sont rédhibitoires, ce sont les délais d'immatriculation. Celle-ci prendre en moyenne entre 3 et 10 jours en Allemagne, au moins 5 jours en Espagne et en Suède, et au minimum deux semaines au Portugal, en Finlande et en Pologne. Si vous souhaitez créer votre entreprise au Danemark il faudra vous armer de patience car la création d’une entreprise peut y prendre jusqu’à 3 semaines.

"Heureux comme Dieu en France ! En simplifiant encore plus la création d’entreprise grâce à des service en ligne où toutes les procédures sont automatisées, la France peut accélérer son dynamisme entrepreneurial"

Timothée Rambaud, cofondateur de Legalstart.fr

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D'autant que les entrepreneurs français peuvent compter sur des solutions en ligne pour effectuer toutes leurs démarches. Un confort qui permet en plus de faire des économies : une étude OpinionWay de 2016 montre qu’il est deux fois moins cher de créer son entreprise seul avec des outils en ligne qu’avec le concours d’un avocat (916 euros contre 2040 euros). Un avantage, surtout depuis que la majorité des services dématérialisés mettent en place des partenariats pour faciliter la création d'entreprise, de l'ouverture d'un compte bancaire professionnel aux solutions de protection juridique en passant par les outils de création simplifiés.