Climat, alimentation, transport, énergie… Ces startups, étrangères pour la plupart et toutes lauréates du Hello Tomorrow Challenge, ont trouvé une idée véritablement «disruptive», capable de bouleverser nos vies. 

Matériaux : Paptic

Chaque année, 1000 milliards de sacs plastique sont utilisés dans le monde. Des sacs qui servent en moyenne… 20 minutes, mais qui une fois jetés, étouffent les animaux qui les ingèrent et polluent l’environnement pendant des dizaines d’années. Insupportable pour la startup finlandaise Paptic, qui a mis un point un nouveau sac à base de cellulose 100% biodégradable. Ce matériau combine les qualités du plastique et du papier : résistant à l’eau, léger, étirable, recyclable et bon marché. Paptic a reçu le soutien de l’Union Européenne et a reçu plusieurs prix d’innovation.

Paptic (1)

Alimentation : Finless Food

Alors que plusieurs startups se sont attaquées à la fabrication de steak in vitro dans le but de se passer de l’élevage, Finless Food s’est elle lancée sur le poisson de culture. 31% des stocks de poisson sont surexploités, en raison notamment la pêche industrielle qui «pille les océans», s’alarme le WWF. L’aquaculture contribue elle aussi au phénomène car il faut nourrir les poissons d’élevage avec d’autres espèces. Montée par deux biologistes à San Francisco, Finless Food se promet donc de mettre sur au point dès 2019 un vrai «filet» avec l’aspect, la texture et le goût du vrai poisson.

Finless Food

Transport : Toposens

100% des voitures circulant sur nos routes seront autonomes, prédit le cabinet IHS Automotive. Avant d’en arriver là, il faudra améliorer les systèmes de détection classiques qui présentent encore des failles, notamment lors de mauvaises conditions météo. En Allemagne, la startup Toposens a mis au point un système de détection 3D basé sur les ultrasons, comme celui des chauve-souris. D’une précision de 1 à 5 cm, les capteurs ne sont pas sensibles aux variations de lumière, ils sont robustes et bon marché. Nul doute que la technologie devrait être utilisée sur la plupart des futurs véhicules sans chauffeur.

Toposens

Climat : Skytree

Purifier l’air ambiant de sa maison tout en la rendant autonome énergiquement : c’est la promesse assez incroyable de la start-up néerlandaise Skytree. Initialement développée pour récupérer le CO2 exhalé par les astronautes lors de leurs missions spatiales, sa technologie convertit le CO2 ambiant en méthanol, stockable sous forme liquide. Ce «carburant» est ensuite utilisable pour chauffer l’eau ou produire de l’électricité en fonction des besoins. Le système est capable de rendre une foyer 100% autonome énergiquement d’après Skytree.

Skytree (1)

Agriculture : Safi Organics

En Afrique, l’engrais utilisé par les agriculteurs ruraux est souvent produit à l'étranger et importé donc très coûteux. Au Kenya, Safi Organics commercialise un engrais naturel à base des déchets de riz, moitié moins cher que les engrais synthétiques. «En diminuant l’acidité des sols, notre produit augmente les rendements de 30%», assure Samuel Rigu, le jeune entrepreneur à la tête de la startup. Il contribue aussi à une meilleure séquestration de CO2 et d’eau dans le sol. Safi Organics exporte aujourd’hui dans plusieurs pays africains et vise même le marché indien.

Safi Organics

Santé : Bioharmony Therapeutics

Les antibiotiques ont sauvé des millions de vies depuis leur découverte au début du 20e siècle. Mais aujourd’hui, de plus en plus de bactéries deviennent résistantes aux traitements. En 2050, ces bactéries résistantes causeront la mort de 10 millions de personnes dans le monde, soit plus que le cancer. Face à cet inquiétant constat, la startup new-yorkaise Bioharmony Therapeutics développe un traitement totalement novateur à base de lysine, une enzyme produite par les bactériophages (des virus qui n’infectent que les bactéries). Les essais pré-cliniques sont en cours.

Bioharmony

Espace : ThrustMe

Fini les gros satellites de centaines de tonnes. Les futures missions spatiales (mesures scientifiques, surveillance de l’environnement, télécoms…) seront remplies par des essaims de cubsats, des nanosatellites ne dépassant pas 1 kg et 10 cm d’arête. Leur principal problème reste aujourd’hui l’absence de système de propulsion embarqué efficace, ce qui limite leur durée de vie et augmente les risques de collision. Issue de l’École Polytechnique, la startup française ThrustMe a imaginé un nouveau moteur ionique associant la technologie des plasmas à celle des semi-conducteurs. Mesurant moins de 4 cm, il permettrait d’allonger la durée de vie d’un cubesat de 7 mois à 3 ans.

ThrustMe

Énergie : Dracula Technologies

40 milliards d’objets connectés sont attendus dans le monde à l’horizon 2030, d’après le cabinet Idate. Drones, montres, casques…le point faible de tous ces objets reste leur faible autonomie énergétique, qui ne dépasse pas quelques heures. A Valence, Dracula Technologies fabrique des cellules photovoltaïques par impression 3D capables de capter la lumière aussi bien extérieure qu’intérieure. Flexibles, légères et pas chères, ces cellules sont ensuite intégrables à n’importe quel support, afin de rendre chaque objet autonome. La startup a le soutien de nombreux partenaires industriels dont Airbus et Dassault Systèmes.

dracula technologies