La startup DCbrain a développé une solution qui utilise l'intelligence artificielle pour surveiller les réseaux et optimiser leur gestion. Elle souhaite aujourd'hui se développer commercialement dans plusieurs pays d'Europs, à commencer par la Belgique.

Ils sont partout mais le grand public ne les voit pas et présentent des défis redoutables pour ceux qui s'en occupent tout en devant être parfaitement opérationnels pour ceux qui les utilisent. Les réseaux physiques, pas sociaux, constituent un casse-tête pour les opérateurs énergétiques et les entreprises, qui doivent repenser la gestion de ces réseaux à l'aune de la diversification des modes de production comme de consommation. "Prenez le réseau électrique : au départ, c'est très simple puisqu'on a une centrale qui produit l'électricité et un réseau qui l'achemine jusqu'aux consommateurs, illustre Arnaud de Moissac, président de DCbrain, startup qui a développé une solution d'intelligence artificielle pour optimiser la gestion des réseaux de fluides. Sauf qu'avec le développement de l'auto-production, la production se décentralise et il faut que le gestionnaire du réseau puisse tenir compte de cela."

Pour aider les gestionnaires de réseaux à dompter ces derniers, la solution de DCbrain récupère les données collectées par leurs capteurs et "apprend le réseau puis les flux qui y transitent, grâce à un mélange entre deep learning et théorie des réseaux". Non seulement elle visualise le réseau mais elle est aussi capable de détecter des anomalies et de prédire les pics de consommation. Ce qui permet aux clients d'ajuster la production et d'optimiser leur maintenance. Un gain de temps et d'argent pour des entreprises qui doivent superviser des milliers de kilomètres de réseaux.

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Cap sur l'international

La startup vient de boucler un tour de table de 1,5 million d'euros auprès de bpifrance, du fonds Aster et d'InnoEnergy. "Jusque-là, nous nous étions développés en bootstrappant et en construisant notre produit à partir des besoins de nos clients, souligne Arnaud de Moissac. Nous avons aujourd'hui une avance technologique que nous souhaitons consolider sans être dépendant des contrats que nous signons." Cette levée doit notamment servir à étoffer les équipes commerciales et techniques, alors que DCbrain compte à ce jour une quinzaine de personnes. La jeune pousse vient d'ouvrir un bureau à Bruxelles pour aller ferrer des clients au Bénélux et mettra ensuite le cap sur la péninsule ibérique et l'Allemagne.

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L'opération financière doit également permettre à la startup d'améliorer son interface clients, un sujet qui lui tient particulièrement à coeur et revêt une difficulté très spécifique. "Nous développons des algorithmes très complexes mais nous devons vulgariser leur utilisation pour que la solution soit simple et accessible pour des clients qui sont experts dans leur domaine et qui ont immédiatement besoin de résultats pertinents", explique Arnaud de Moissac. Un numéro d'équilibriste que DCbrain semble maîtriser et qui a déjà convaincu GRDF et plusieurs opérateurs de réseaux parisiens. La startup souhaite désormais cibler également les acteurs de l'industrie et de la logistique.