L’idée d’Angélique Dubois-Coupry : donner au lecteur la possibilité de devenir le héros de l’histoire en s’appuyant sur sa personnalité. Nous l’avons rencontrée pour qu’elle nous raconte son aventure et comment elle est parvenue à signer son premier contrat à l’international grâce au soutien de la région Île-de-France.

Angelique

Pouvez-vous nous présenter CreerMonLivre.Com ?

CreerMonLivre.Com est une plateforme qui offre la possibilité de créer son livre sur mesure en quelques clics. D’un côté, le lecteur est intégré dans le livre et va devenir le héros de l’intrigue. De l’autre côté, l’acheteur rentre dans la peau de l’écrivain et peut apporter une touche encore plus personnelle au roman en le dédicaçant. Ce roman - personnalisé autant sur le fond que sur la forme - est 100 fois plus fort en émotion que n’importe quel autre livre en librairie et devient ainsi un objet unique.

Nous distribuons nos dizaines de milliers de livres personnalisés partout dans le monde sous 72h et ce depuis 9 ans maintenant. Notre métier consiste à croiser nos savoir-faire à la fois sur l’aspect éditorial (nous sommes éditeurs, membre du Syndicat National de l’Edition) et à la fois sur le digital et la vente en ligne.

N’est-ce pas risqué de se lancer dans le secteur ultra concurrentiel de l’édition ?

Après des années en tant que salariée en agences publicitaires et groupes de média, j’ai créé mon entreprise il y a 10 ans maintenant. J’entretiens une histoire très forte et passionnée avec le livre et il m’a paru évident que je devais l’intégrer dans mon métier. Il ne s’agissait pas pour moi de prendre les chemins de l’édition traditionnelle, qui à mon sens n’avait pas réellement innové depuis 2 siècles mais de réinventer l’usage du livre avec une idée originale. Par ailleurs, il me tenait à coeur de « démocratiser » le livre, de permettre à chacun de coller son nom sur une couverture, d’incarner un personnage...

Vous êtes accompagnés par la Région Île-de-France depuis la création de CréerMonLivre. Que vous a-t-elle apporté au cours de cette aventure entrepreneuriale ?

Il y a quelques années, alors que je réfléchissais à un projet de contes enfants audio et personnalisés, la région a su identifier un potentiel d’innovation dans le projet, alors que je pensais à un développement tout à fait ordinaire sur ce dossier. La région a donc proposé une aide AIMA (Aide à la Maturation de Projets Innovants) et nous a permis d’explorer des pistes de R&D.

Par ailleurs, en ce début 2018, la région nous renouvelle sa confiance et apporte son soutien au développement de notre entreprise avec une subvention de 55 000 €, via le dispositif TP’up. Cette aide va contribuer à notre stratégie de développement à l’international à travers du conseil en stratégie commerciale et en marketing digital, nous permettre de participer à des salons internationaux mais aussi de réaliser des investissements dans nos outils numériques à travers notamment la mise en place d’un nouveau site web.

Ces accompagnements sont bien entendu diffusés dans le temps, sur les 10 années de mon entreprise. Les liens tissés avec la région me permettent de la considérer comme partie prenante de l’histoire de mon développement.

Quelles sont les bonnes questions à se poser au moment de faire financer son projet ?

Cela dépend avant tout du stade d’avancement de son projet et de son besoin : est-ce en création, en amorçage, en financement de croissance ? Il y a beaucoup de différences entre les dispositifs selon l’étape de vie de l’entreprise. Vous pouvez fonctionner avec de la Love Money, des Business Angels, des fonds d’amorçage ou encore des fonds d’investissements. La seconde étape consiste bien entendu à évaluer le montant du besoin, car en fonction de cela, le modèle de financement va différer. « J’ai besoin de combien, pour gagner combien », l’équation est basique mais permet de se poser les bonnes questions.

Y a-t-il des erreurs à éviter ?

L’erreur que j’aurais aimé éviter pour ma part, c’est de démarrer 100% en financement propre. Je pense qu’il existe beaucoup de dispositifs de soutien financier dans les 3 premières années de l’entreprise, et qu’il devient ensuite bien plus difficile de décrocher des apports extérieurs (mais pas impossible).

Quel regard portez-vous sur le financement des startups aujourd'hui dans l'écosystème français ?

En tant qu’entrepreneur, j’estime que nous sommes particulièrement chanceux en France. L’écosystème est porté par des acteurs institutionnels à chaque étape de vie d’une entreprise. C’est unique, nous sommes dans le seul pays qui offre autant de dispositifs financiers à la création de businesses. Je pense qu’aucun frein n’existe aujourd’hui en France pour créer son entreprise et que la région favorise l’émergence de startups, notamment dans le secteur du numérique. La France est au début d’une belle mise en lumière de l’IT.

Quelles sont les perspectives de CreerMonLivre aujourd'hui ?

Nous poursuivons notre extension à l’international et explorons de nouveaux relais de croissance. Le marché du BtoB regarde le livre personnalisé comme un média potentiel et les mécanismes romanesques servent parfaitement les objectifs des marques aujourd’hui. Nous allons donc refondre notre plateforme, dynamiser notre offre, diversifier les marchés et le reste sera à découvrir.. en 2019 !

Maddyness, partenaire média de la Région Île-de-France