Décryptage par Svenia Busson
6 septembre 2018
6 septembre 2018
Temps de lecture : 4 minutes
4 min
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La French EdTech, en pleine croissance ?

Taxée de vieillissante voire réfractaire face à la montée du numérique il y a quelques années, l'éducation (et ses acteurs) semble avoir pris le pli d'une transformation qui pourrait lui être on ne peut plus bénéfique. Svenia Busson, fondatrice d’Edtech Tours et de l‘accélérateur LearnSpace, fait le point.
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L’écosystème EdTech français est sur une belle lancée. Forte de plus de 300 startups, la France est le 2ème écosystème EdTech le plus dynamique d’Europe après l’Angleterre et le 8ème dans le monde d’après une étude récente du fonds Australien Navitas Ventures publiée en juillet. En effet, les startups Edtech ne cessent de se multiplier dans l’hexagone. Certaines ont déjà beaucoup de succès comme Openclassrooms qui vient de lever 60 millions de dollars !

Cette dynamique est due à la forte connexion entre les acteurs de ce secteur, en partie grâce à l’Observatoire EdTech qui recense toutes les startups Edtech afin de les rendre visible aux écoles, universités, ou entreprises qui chercheraient des outils Edtech à utiliser. Dans cette même mouvance, l’initiative EdTech France a été lancée en novembre dernier et en quelques jours, 180 entrepreneurs ont signé le manifeste. L’objectif d’Edtech France? regrouper tous les entrepreneurs de cette communauté derrière un objectif commun : faire rayonner la EdTech en France et à l’étranger. Ceci permettra certainement au secteur de concentrer ses moyens et de fédérer ses acteurs.

Des communautés qui animent l’écosystème et des initiatives qui soutiennent ses entrepreneurs

S’ajoutent à ces dynamiques plusieurs communautés associatives. D’abord Eduvoices qui regroupe des enseignants qui souhaitent échanger sur les pratiques pédagogiques et trouver des solutions innovantes. De son côté, le Lab de l’éducation organise des hackathons avec des enseignants, des développeurs, des designers etc. pour trouver des solutions à des problèmes concrets. Il y a également, EdTech Drinks, une communauté plus informelle, qui organise tous les mois des sessions de partage en présence d’invités inspirants : entrepreneurs, psychologues et chercheurs, enseignants etc.. Enfin, France Apprenante fédère des acteurs des domaines de l’éducation, de l’apprentissage, de l’innovation, du digital et de la formation qui souhaitent accompagner la mutation des territoires et des entreprises en rendant accessibles à tous les nouvelles manières d’apprendre. Ces entités jouent un rôle clé de fédération des différents acteurs de la Edtech Française.

Certaines organisations soutiennent plus particulièrement les entrepreneurs EdTech. En avril 2018, LearnSpace un accélérateur Edtech Européen a été lancé à Paris avec pour but de soutenir la croissance d’entrepreneurs ambitieux en France et au delà. Deux fonds d’investissement se positionnent également sur ce domaine : Educapital, un fond de 45 millions dirigé par Marie-Christine Levet et Litzie Maarek et Brighteye Ventures, un fond de 50 millions fondé par Alex Spiro et Benoit Wirz, qui investissent dans la Edtech européenne. Ces deux VC EdTech (les seuls en Europe) ont choisi d’être basés à Paris, et ce n’est pas un hasard !  

Un marché difficilement pénétrable ?

Certaines difficultés persistent au niveau du marché français qui semble encore peu mature. Notre système scolaire ne permet pas encore à des jeunes entreprises innovantes de vendre aux établissements. C’est un réel défi de survivre quand on est une startup qui s’adresse au marché de l’éducation nationale. Certaines startups comme Beneylu ou Lelivrescolaire ont réussi à s’imposer, d’autres, comme Lalilo ou Klassroom (toutes aussi prometteuses) doivent rapidement trouver des relais de croissance à l’international.

 

L’enseignement supérieur est un peu plus accessible même si le numérique n’est pas encore une priorité pour tous les établissements. Souvent, le manque d’interlocuteurs dédiés freinent le développement des startups du secteur. Mais la naissance de l'association des Vice-Présidents en charge du numérique, VP-NUM, démontre une vraie volonté de changement.

De très prometteuses startups comme AppScho, DoItAbroad ou Studeal s’imposent déjà sur ce marché.

Dans le corporate learning, la tendance est encore plus positive. La technologie peut avoir un réel impact sur les modalités et le coût de la formation. Les budgets accordés à la formation aujourd’hui en France ne sont pas négligeables, et de plus en plus de startups EdTech se positionnent sur cette verticale. Des startups comme WeArePeers, Domoscio ou 360 Learning accèdent aux grands groupes sans difficultés notables en leur proposant de nouvelles façons d’apprendre et de travailler.

Enfin, le Lifelong Learning a une importance cruciale. Que ce soit pour apprendre une langue, un savoir-faire ou un nouveau métier, la Edtech peut faciliter l’apprentissage tout au long de la vie. De nombreux outils et initiatives comme Openclassrooms, LiveMentor ou Speekoo peuvent nous aider à réapprendre, à nous réorienter et progresser à n’importe quel âge, quelque soit notre situation ou notre emplacement géographique.

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