Le constructeur de navettes autonomes Navya a annoncé mardi le départ de son fondateur Christophe Sapet, qui a été "démis" - "avec effet immédiat" - de ses fonctions de président du directoire. La recherche d'un remplaçant pour Christophe Sapet, provisoirement remplacé par le directeur financier Frank Maccary, a été engagée. Quatre membres du conseil de surveillance, dont ceux représentant l'équipementier Valeo et l'opérateur de services de transports Keolis, quittent simultanément leurs fonctions, a indiqué la société dans un communiqué. Les raisons de ce chambardement au sein de la gouvernance de l'entreprise ne sont pas précisées.

Comptant parmi les actionnaires importants de Navya, Keolis et Valeo ont fait savoir que leur décision de ne plus participer au conseil de surveillance ne remettait "nullement en cause les projets opérationnels ou techniques menés avec Navya et notamment les partenariats mis en place". L'actionnaire de référence de Navya est le fonds Robolution Capital, monté à l'initiative de l'homme d'affaires (et député) Bruno Bonnell, vieux complice de Christophe Sapet.

Des performances financières décevantes

Début décembre, le groupe avait revu en très forte baisse ses prévisions d'activité pour l'exercice en cours. Le chiffre d'affaires de l'entreprise de Villeurbanne (métropole de Lyon) ne devrait pas finalement dépasser 17 à 19 millions d'euros de chiffre d'affaires en 2018, loin des 30 millions annoncés à l'occasion de son entrée en Bourse en juillet, avait-elle alors indiqué. Dans l'intervalle, sa capitalisation boursière est tombée de 185 millions
d'euros à un peu plus de 50 millions d'euros. L'éviction de Christophe Sapet donnait un petit coup de fouet au titre, qui progressait de 3,12% (à 1,97 euro) à la Bourse de Paris après une heure de transactions.

Serial inventeur, à l'origine des sociétés Infonie (télécommunications) et Infogrames Entertainment (jeux vidéo), Christophe Sapet incarnait Navya, première société au monde à commercialiser en 2015 des navettes autonomes, des véhicules électriques limités réglementairement à une circulation dans des zones privées, comme des campus universitaires ou des aéroports. Ses navettes vont prochainement être testées en conditions réelles de circulation dans plusieurs villes dont Lyon, Lille et Rouen.

Maddyness avec AFP