"En termes de maturité d'adoption des technologies de l'IA, d'importantes disparités existent entre les pays européens", écrivent les experts de McKinsey, qui ont construit un indice mondial dont les résultats ont été publiés aujourd'hui. "Les pays du Nord (Royaume-Uni, Suède, Finlande, Irlande) sont les plus en avance", ajoutent-ils, plaçant la France dans un deuxième groupe (sur quatre) qui comprend également l'Estonie, les Pays-Bas, le Danemark, l'Allemagne et l'Autriche.

Selon McKinsey, la France est en haut du panier européen et mondial en termes de numérisation de l'économie, qui facilite la diffusion de l'intelligence artificielle. Elle fait moins bien en revanche en nombre de startups d'intelligence artificielle, en taux d'épargne, et en connectivité de ses entreprises. La solution pour se propulser parmi les meilleurs ? L'investissement, estiment les experts de McKinsey, qui rappellent qu'en 2016, "l'Europe ne représentait que 11% des investissements en capital-risque" dans le secteur contre 50% pour les entreprises américaines, et l'essentiel du reste pour les entreprises chinoises. La France "a un très bon vivier de compétences" en matière d'intelligence artificielle, a expliqué à l'AFP Eric Hazan, directeur associé senior chez McKinsey. Il "n'en faudrait pas beaucoup pour que la France soit au niveau des meilleurs" et "prenne le lead sur le développement de l'intelligence artificielle au niveau européen", a-t-il ajouté.

"Il faut prendre le train de cette innovation technologique, parce qu'on peut encore le faire", a-t-il estimé. Pour reprendre un peu de terrain sur les Etats-Unis et la Chine, il faudrait investir chaque année "10 à 15 milliards de dollars" en Europe dans l'intelligence artificielle, contre les quatre ou cinq milliards qui sont aujourd'hui la norme, a-t-il expliqué.