L’intérêt de l’assureur mutualiste pour le véhicule autonome ne date pas d’hier. En effet, si la Macif a décidé de lancer un grand projet de réflexion collective et multisectorielle autour de la mobilité autonome, c’est dans la continuité d’initiatives développées depuis plusieurs années en faveur d’une mobilité plus responsable et inclusive.

Il y a un peu plus d’un an, la Macif a en effet décidé d’intégrer le Movin’On Lab, think&do tank créé par Michelin en 2014, réunissant différents  acteurs économiques (industriels, constructeurs, opérateurs télécom..). Tous intéressés et engagés dans la mobilité de demain, ils y mettent leurs forces en commun pour anticiper l’avenir et les nouvelles formes de mobilité. Parallèlement, la Macif mène des travaux de recherche sur le véhicule autonome au sein de la Fédération Française de l’Assurance depuis 2016. 

C’est donc pour aller encore plus loin que l’assureur a décidé de lancer une communauté d’intérêt axée sur le véhicule autonome, et de réunir autour de lui un panel de compétences diverses et variées. L’objectif étant de participer activement et concrètement à l’émergence de cette solution de mobilité.

La navette autonome : un moyen de désenclaver les territoires

Face à ce business qui a déjà soulevé 50 milliards de dollars d’investissements depuis 2015, la Macif veut non seulement mettre en place une démarche de réflexion collective, mais aussi proposer des expérimentations pratiques, grâce notamment à des partenariats avec les collectivités locales. “La communauté d’intérêt va plus loin qu’un think tank classique, souvent très théorique. En tant qu'industriel et partie prenante, on a besoin de développer des expériences concrètes.” souligne Yann Arnaud, Directeur produits, pilotage économique, performances et risques du groupe Macif, et à l’initiative de la future communauté d’intérêt. 

C’est pour cela que la communauté d’intérêt ne se concentrera non pas sur le véhicule individuel, réservé à une catégorie de population urbaine, CSP + et acculturée au digital, mais vers un modèle de véhicule autonome collectif : la navette à usage collectif. 

Nous croyons en ce modèle et nous voulons arriver à trouver un équilibre entre les villes moyennes et les périphéries que nous souhaitons  faire communiquer davantage.” explique Yan Arnaud. Selon lui, la navette en milieu rural permettrait de désenclaver les territoires et faciliter la mobilité des populations, aidant ainsi un meilleur accès à l’emploi. 

Les expérimentations grandeur nature permettront aussi d’appréhender l’acceptabilité culturelle et sociale de ce type de véhicules par les usagers. Car si la navette autonome représente une solution durable, ce nouveau moyen de transport implique des changements physiques - avec la transformation du paysage urbain et routier, mais surtout culturels - le fait d’accepter de confier entièrement sa mobilité automobile à une intelligence artificielle. “La technologie et la réglementation sont en train de bouger et ne sont plus des freins. Les vrais problèmes résident dans la confiance des gens, et la valeur des véhicules autonomes pour ces personnes-là.” souligne Yann Arnaud. 

Une approche pluridisciplinaire et des partenaires variés

Pour mener à bien cette réflexion collective, la Macif veut s’entourer de toutes les expertises: chercheurs, industriels et équipementiers, pouvoirs publics, collectivités locales, fabricants, opérateurs de la mobilité et des télécoms, mais aussi… d’autres assureurs ! En effet, le groupe est convaincu qu’il faut travailler en bonne intelligence autour de ce projet qui peut intéresser beaucoup d’acteurs. “Il ne faut se priver d’aucune compétence”, souligne Yann Arnaud.

En termes de planning, l’équipe pilote aimerait avoir terminé de former son réseau à la fin de l’année 2019, pour ensuite lancer les phases de réflexions et les ateliers de travail d’ici à mi-2020. L’idée ? Définir les thématiques précises à travailler au travers de workshops, d’ateliers mensuels, et d’un observatoire dédié pour lancer les premières expérimentations concrètes en 2021 ! Ces expérimentations se feront en partenariat avec un territoire précis, afin de tester les hypothèses identifiées en grandeur nature. 

De plus, en tant que membre, les contributeurs recevront différents éléments pour acculturer leur entreprise au sujet de la navette autonome : un rapport annuel, une newsletter thématique, des infographies, et une veille ciblée autour du véhicule autonome !

Maddyness, partenaire média de la MACIF