18 octobre 2019
18 octobre 2019
Temps de lecture : 2 minutes
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Les entretiens, le pire moyen de recruter ?

Le Dr Robert Hogan juge les entretiens trop biaisés par la personnalité du recruteur, qui discrimine inconsciemment les candidats.
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Oubliez tout ce que vous savez sur le recrutement. Non, les entretiens ne seraient pas le meilleur moyen pour recruter des pépites aka des collaborateurs pertinents pour votre entreprise et efficaces au sein de l'organisation que vous avez définie. C'est en tout cas l'avis du Dr Robert Hogan, co-créateur avec sa femme Joyce Hogan du test de personnalité HDS, utile pour mieux cerner la personnalité d'un candidat. "Les entretiens sont le pire moyen de recrutement, a-t-il évoqué lors d'une rencontre avec Maddyness à Paris. Ils sont complètement biaisés par la personnalité du recruteur, qui n'embauche que des personnes qui lui ressemblent. C'est néfaste pour la diversité et la performance de l'entreprise."

Pas assez scientifiques, ils ne permettent pas non plus de cerner "les valeurs" du candidat, l'un des trois piliers du test HDS - les deux autres étant les facteurs de succès (ou bright side) et les facteurs d'échec (ou dark side). "L'alignement d'une personne avec le reste de l'équipe, les fondateurs et les valeurs de l'entreprise dépend de ses valeurs, pas de son comportement. Or on peut avoir un aperçu du comportement d'une personne en entretien mais pas de ses valeurs intérieures", tranche Robert Hogan.

Une personnalité relativement stable

Être conscient de sa personnalité n'est d'ailleurs pas utile que pour le recrutement. "90% des échecs des entreprises technologiques sont liés à la personnalité de leurs fondateurs, avance ainsi le psychologue. Et il suffit parfois de changer de leader pour que le destin de l'entreprise s'en trouve radicalement transformé." Le cas de WeWork, dont le fondateur a été débarqué dans la perspective d'une entrée en Bourse, ne peut que lui donner raison, alors qu'Uber est lui aussi passé par là il y a quelques années.

Ne pourrait-on cependant pas croire qu'une personne puisse évoluer et que sa personnalité soit capable de s'adapter ? "On peut changer de comportement, c'est quelque chose qui s'apprend. Mais si la personnalité évolue jusqu'à 21 ou 22 ans, elle est ensuite relativement stable. Au contraire, elle s'affirme tout au long de la vie", affirme Robert Hogan. Ce n'est pas le cas cependant des valeurs, qui constituent un socle immuable bien que souvent inconscient. "Les valeurs sont plus stables que le QI, sourit le psychologue. Et une équipe ne peut pas fonctionner si ses valeurs ne sont pas alignées... c'est comme dans un mariage !"