Pour bien comprendre la démarche de cet appel à projets, il est important de saisir ce qu’est, à l’origine, French Assurtech. C’est en 2017 que les contours de cette association portée par des acteurs majeurs du secteur de l’assurance, se sont dessinés. L’idée ? Centraliser leurs R&D et offrir un programme d’accélération aux startups de l’assurance souhaitant développer leur business avec les incontournables du secteur. C’est ainsi que la MACIF, la MAIF, la MAF, l’IMA, et Groupama Centre-Atlantique, en partenariat avec le MEDEF Deux Sèvres et la Communauté d’Agglomération du Niortais (CAN), ont décidé d’unir leurs forces et de faire fi de leurs différents pour développer l’innovation dans le secteur de l’assurance. En 2019, trois nouveaux acteurs ont rejoints l’aventure : la Mutuelle de Poitiers Assurance, le Groupe P&V et SMACL Assurances.

Des binômes entre startups et grands groupes

En 2018, ce sont 5 startups de l’assurtech qui ont été retenues pour être accompagnées. En 2019, le chiffres est passé à 7. Pourquoi une telle augmentation ? Parce que la stratégie d’accompagnement de French Assurtech est simple : chaque acteur de l’association est présent pour parrainer - et accompagner une jeune pousse. Sur une centaine de candidatures, et un écrémage fait par les directions métiers de toutes les mutuelles confondues, la petite vingtaine de startups retenues est invitée à convaincre son potentiel futur mentor lors d’un “Selection Day”. Au programme : sessions de pitchs, rencontre en face à face et l’annonce des huit heureuses finalistes par le conseil d’administration des huit mutuelles.

Alexandre Jeanney, program manager chez French Assurtech, explique : ”La volonté de l’appel à projet est de créer un mariage entre un besoin important d’une mutuelle non couvert en interne et la solution proposée par la startup.
La priorité du programme est de garantir la réalisation de travaux avec les mutuelles avec des premiers résultats dès la fin de la saison.”

Un terrain d’expérimentation grandeur nature pour les startups

Et si French Assurtech ne rencontre pas de difficulté à sourcer les startups pour son programme d’accélération, c’est parce que l’association offre aux jeunes pousses l’occasion concrète de tester leurs solutions.

En effet, c’est auprès de quelques 12 millions de foyers couverts par les acteurs de l’assurtech que les startups peuvent tester leurs solutions, soit quasi 50% de la population française. En plus de cela, le programme d’accélération de 9 mois offre trois niveaux d’accompagnement complémentaires : 

  • Un accompagnement réalisé par Startup Palace, partenaire du programme, offrant des ateliers mensuels collectifs pendant 9 mois, dans les locaux flambants neufs de Niort Tech. Ces ateliers ont pour but d’établir un audit “360” de la startup (l’aider sur son business model, le développement de son produit, ses techniques d’acquisition, etc.)
  • Le programme offre également le soutien d’un parrain ou une marraine à chaque startup, dans le but de créer un binôme entre jeune pousse et une mutuelle. L’idée ? Aider la startup à comprendre tous les enjeux couverts par la mutuelle et aux collaborateurs mutualistes de s’imprégner de l’agilité des entrepreneurs.
  • Enfin, French Assurtech offre aux startups des ateliers de conseils individuels, pour les aider à résoudre les différents obstacles qu’elles peuvent rencontrer dans leur vision, leur équipe, et la stratégie personnelle.

 Pour les assurances mutualistes, l’occasion est, comme l’explique Alexandre Jeanney, de “sensibiliser les collaborateurs” et créer une “ implication forte de certains membres (parrains des startups), qui consitue un véritable appui dans leur transformation numérique”.

3 grandes thématiques pour jalonner l’édition 2020

Cette année, comme les précédentes, l’appel à projets se déploie autour de trois thèmes centraux : l’intelligence artificielle, pour lutter contre les nouveaux risques liés au hacking, au blanchiment et à la fraude; le Big Data, pour développer la prédictivité comportementale dans assurés; et enfin la relation client, pour améliorer le parcours utilisateurs lors de la gestion d’un sinistre notamment. Ces thèmes représentent des besoins prioritaires, mais d‘autres problématiques en lien avec la chaine de valeur assurantielle peuvent être abordées.

Pour postuler, les frontières de la France ne sont pas un frein, mais les startups doivent être suffisamment développées, avec a minima un MVP, pour pouvoir déployer rapidement leurs solutions main dans la main avec les assurances mutualistes.

Maddyness, partenaire média de Startup Palace