Être freelance, c’est être libre de choisir ses missions, ses clients, son temps de travail… Mais c’est aussi être seul·e face à l’inconnu dans la situation que nous vivons. Contrairement aux startups qui peuvent contracter un prêt professionnel ou tenter de lever des fonds, les freelances n’ont pas un arsenal de mesures financières à leur disposition. Crème de la Crème a décidé de les interroger sur leur ressenti et l’impact de cette crise sur leur activité. La startup, qui met en relation freelances et entreprises, a recueilli les réponses de plus de 800 freelances travaillant dans différents secteurs du numérique (tech et data, designer, expert UX, marketing…) et cumulant au moins trois ans d’expérience. Décryptage des résultats de ce sondage.
Un impact plutôt hétérogène
Contrairement à ce qu’on aurait pu penser, les freelances ne semblent pas les plus impactés par la crise. En effet, 49% d’entre eux estiment que la crise aura un impact peu important (de moins de 25%) sur leur chiffre d’affaires du deuxième trimestre. Un quart d’entre eux craignent néanmoins une baisse supérieure ou égale à 75%. Il s’agit évidemment d’estimations prévisionnelles, la crise n’en étant qu’à son commencement.
Cette relative stabilité des revenus s’explique par le maintien des missions pour lesquelles les freelances ont été engagés. Selon l’enquête, presque deux tiers d’entre elles sont conservées, 17% ont été mises en pause et seulement 20% ont été annulées. Globalement, les métiers de tech pure (data/ UX/ digital marketing) sont beaucoup moins touchés que ceux liés à la création (designer, directeur artistique). Ces derniers nécessitent souvent l’organisation de sessions de brainstorming bien compliquées à réaliser à distance.
Face à l’incertitude de la crise, les grands groupes semblent de bons clients puisque 73% d’entre eux ont conservé les collaborations entamées. En réalité, la flexibilité et la créativité sont des atouts pour les entreprises qui ne disposent pas toujours d’une vision à très long terme de la situation. Le court terme devient alors un filet de sécurité pour leur trésorerie.
Le télétravail, bientôt une habitude ?
La capacité d’adaptation des freelances, particulièrement adeptes des outils numériques, constitue également un avantage pour les sociétés qui les emploient. Durant cette période, plus de 9 freelances sur 10 ont ainsi pu travailler à distance. Dans le cas contraire, l’employeur était souvent un grand groupe (65%) ou une PME (35%) mais jamais une startup, ce qui prouve, une fois n’est pas coutume, la capacité d’adaptation de ces petites structures.