L’impact du Covid-19 sur le recrutement ne s’est pas fait attendre. À la date du 20 avril, 59% des 823 recruteurs ayant répondu à l’enquête de Talent.io reconnaissaient que la crise avait un impact significatif sur les recrutements. Pour 21% d’entre eux, il s’agissait seulement d’une limitation des embauches aux besoins essentiels mais 38% parlaient clairement d’une mise en pause voire d’un abandon des nouvelles embauches. A contrario, plus d’un tiers des interrogés indiquaient n’avoir remarqué aucun changement majeur depuis le début du mois de mars.
Les offres d’emploi à la diète
Sur les sites d’offres d’emploi, le constat est encore plus frappant. Dès le début du mois de mars et l’arrivée des premiers cas de contamination au Covid-19 en Europe, le nombre d’entreprises cherchant à recruter a chuté de moitié. Cela s’explique par la crainte d’un confinement dont l’orchestration en Chine depuis déjà deux mois avait montré son impact sur l’économie du pays.
La fermeture de nombreux commerces mi-mars a renforcé le sentiment d’incertitude des dirigeant·e·s et obligé les entreprises à pourvoir à l’urgence et à penser à court terme. La mise en place du télétravail, du chômage partiel et des stratégies de conservation de trésorerie a capté une grande partie de l’énergie des équipes. Le recrutement n’était alors plus la priorité numéro un et ne semble toujours pas l’être. Malgré une augmentation des publications d’offres la semaine du 30 mars, une seconde vague de diminution a pris la suite. Si le volume d’offres augmente à nouveau, il est loin d’être revenu au niveau d’avant crise et peine à se stabiliser.
Aucun des pays européens interrogés dans le cadre de l’étude ne semble échapper au phénomène. L’Allemagne, le Royaume-Uni, la Belgique et les Pays-Bas connaissent, eux aussi, une diminution des offres de 45 à 70%.
Moins d’offres, moins d’entretiens, moins de candidats
Les propositions d’entretiens envers les candidats de la tech ont, elles aussi, fondu comme neige au soleil par rapport au début de l’année. Elles ont chuté de 60% la première semaine de mars et ont sombré à -70% après trois semaines de confinement. Ce qui est assez logique puisque le nombre d’entreprises qui recrutent a lui aussi fortement diminué. Malgré ce ralentissement, Nicolas Meunier souligne tout de même qu’un “profil tech qui pose une annonce sur notre site reçoit en moyenne quatre propositions en quelques jours” , ce qui n’est pas rien mais représente tout de même une baisse des sollicitations de 50% comparée à une période “normale”.