La quête de sens, l’envie et le besoin d’être aligné avec ses propres valeurs n’ont jamais poussé autant de Français·es à tenter l’aventure entrepreneuriale. La création du statut simplifié de micro-entrepreneur n’a fait qu’amplifier le phénomène. Selon l’Insee, 815 000 entreprises ont été créées en France en 2019 dont 47% par des auto-entrepreneurs. Entreprendre est majoritairement un choix (90%), motivé par une volonté d’indépendance et de liberté (65%) selon le baromètre AGIPI Opinionway de la prise de risque des entrepreneurs et des indépendants 2019. Un avantage dont le pendant est une prise de risque conséquente.
La grande majorité des entrepreneur.es a conscience du risque que constitue le fait de devenir son propre patron (86%, baromètre AGIPI Opinionway). Ils se sentent également plutôt bien protégés mais la moitié avoue, tout de même, qu’ils aimeraient être mieux couverts selon le baromètre Agipi Opinionway. 

Des risques nombreux et diversifiés  

Les entrepreneurs prennent énormément de risques au départ car ils quittent souvent un emploi (et donc une rémunération fixe) pour vivre de leur passion” explique Jérémy Saint-Martin, Head of small business chez Hiscox, société d’assurance pour entreprise. Cela est d’autant plus vrai chez les micro-entrepreneurs et les auto-entrepreneurs dont le patrimoine personnel et professionnel sont indissociés. “Le manque de trésorerie de l’entreprise et l'incapacité à payer les dommages ou les créances peuvent affecter le patrimoine familial” , souligne ainsi Jérémy Saint-Martin.
Le risque est toujours plus élevé au lancement de l’entreprise. La clientèle n’étant pas encore constituée, les fonds et les ressources sont beaucoup plus limités. La moindre erreur peut mettre en péril la trésorerie de la société et conduire à sa faillite. 

D’autres risques sont à prendre en considération comme les ressources humaines, par exemple. Les startups font souvent face à une croissance rapide voire exponentielle les poussant à recruter rapidement. Or, passer de 3 à 30 collaborateurs en moins d’un an n’est pas anodin. L’industrialisation des processus de recrutement, le bien-être des salariés, la fidélisation des talents ou encore la montée en compétences sont autant d’enjeux complexes à prédire et anticiper. Une erreur de casting peut constituer un véritable risque pour une petite entreprise.
Les startups font également face à des enjeux opérationnels et stratégiques comme la concurrence d’un marché, le développement des produits, les nouveautés législatives ou fiscales...

Faut-il chercher à supprimer le risque ?  Cette solution paraît à la fois absurde et contre-productive. Prendre des risques est essentiel pour les startups” , souligne Jérémy Saint-Martin. Sans une bonne dose d’audace et de risque, Airbnb, Facebook, BlaBlaCar n’existeraient sans doute pas aujourd’hui. Et si certains reproches peuvent leur être faits, il est clair que leurs fondateurs ont changé notre manière de communiquer, d'échanger et de voyager.  Trouver le bon curseur est difficile, c’est pourquoi il faut être bien accompagné” , poursuit l’expert.  

L’accompagnement et l’assurance, facteurs de sérénité

La définition même du risque est d’être imprévisible. L’entrepreneur peut également suivre quelques principes simples comme être attentif à certains points comme l’équilibre des responsabilités lors de la négociation d’un contrat ou encore le calcul réaliste des délais de livraison. Mais malgré toute la volonté du monde, “il ne peut pas réussir à prendre en compte toutes les dimensions du risque liées à son activité” , explique Jérémy Saint-Martin. C’est la raison pour laquelle, il “faut accepter de s’entourer de partenaires externes et de conseillers qui pourront vous faire grandir plus rapidement” , estime t-il. Ce conseil vaut pour les différentes “fonctions supports auxquelles une entreprise est contrainte : bancaire, comptable, ressources humaines…” . Faire appel à un expert comptable ou monter un pôle RH, constituent des solutions idéales pour réduire les risques mais s’avèrent souvent compliquées à mettre en oeuvre au lancement de sa startup.

D’abord très sollicités par les solopreneurs, le recours à des mentors ou la constitution de board d’experts, sont désormais devenues des pratiques courantes pour les néo-entrepreneurs. Cette méthode permet de bénéficier des compétences et des expériences de paires ou investisseurs aguerris.

Encore peu utilisée par les startups, les assurances professionnelles peuvent également permettre de réduire l’impact des risques sur la trésorerie de l’entreprise. Leur objectif est “de régler en amont des litiges et de mettre à disposition de l’entrepreneur les ressources nécessaires pour qu’il puisse continuer à exercer son activité sans devoir se concentrer sur le problème rencontré” , souligne Jérémy Saint-Martin. Faute commise lors de l’exercice de son activité, conflit sur la propriété intellectuelle ou retard dans l’exécution d’une tâche envers un client sont autant de cas qu’accompagne l’expert au quotidien. 

Être assuré constitue également un gage de sécurité et de confiance pour d’éventuels clients. “De nombreuses grandes entreprises exigent désormais de leurs partenaires qu’ils y souscrivent pour obtenir un contrat”. La société s’américanise et les process deviennent de plus en plus nombreux.  Recourir à une assurance permet de limiter les risques financiers qui pourraient toucher la trésorerie de l’entreprise et la mettre en péril. 

Le risque est inhérent à la notion d’entrepreneuriat. Savoir l’apprivoiser et le maîtriser est un art qui nécessite du temps et surtout, un bon accompagnement. 

Maddyness, partenaire média d’Hiscox