Synonyme de “fainéantise” pour de nombreux patrons, le télétravail a pourtant a été la clé de voûte de l’économie française au cours des trois derniers mois. La pratique s’est, en effet, largement démocratisée. Imprévue, sa mise en place a t-elle été bien vécue par les salariés ? Pour répondre à cette question, Opinionway a sondé plus de 1000 salarié·e·s ayant télétravaillé durant le confinement, à grande majorité (73%) dans le secteur des services et de l’industrie (18%). Maddyness vous livre les quatre grands enseignements à en tirer.
Une découverte pour les salariés mais pas les patrons
Malgré la réticence de certains chefs d’entreprise, la moitié d’entre eux avaient déjà instauré cette pratique dans leur société. Pourtant, seuls 37% des salarié·e·s interrogé·e·s l’utilisaient de manière régulière ou occasionnelle. Ainsi, le confinement a permis à environ deux tiers des Français et Françaises de découvrir cette pratique à temps complet (70%) ou partiel (30%). Globalement, cette expérience leur a plu puisque 90% d’entre eux indiquent avoir une bonne image du télétravail, un taux qui monte à 98% chez les personnes le pratiquant déjà et les petites structures de moins de 10 personnes mais qui chute à 71% pour les salarié·e·s bénéficiant d’une connexion insatisfaisante. Ce qui témoigne de l’importance d’une meilleure couverture internet ou 4G (voire 5G) du territoire pour généraliser ce type de collaboration. Actuellement, 86% des personnes interrogées estiment avoir une bonne connexion, un taux important mais pas suffisant, surtout pour celles et ceux désirant s’installer loin des grandes agglomérations.
Un modèle vertueux mais qui manque de liens humains
Si le télétravail est sollicité par les Français·es, ce n’est pas pour rien: 63% du panel estime qu’il permet de gagner du temps (sur les trajets), de mieux s’organiser (44%) et de mieux maîtriser son budget alimentaire (38%). Mais ces bénéfices se traduisent aussi pour l’entreprise puisque 25% des salarié·e·s estiment être plus productifs à la maison qu’au bureau. L’absence de bruit et de sollicitation accroît la concentration et donc la productivité.
Malgré tout, ce modèle possède quelques points noirs puisque 4 personnes interrogées sur 10 déplorent un manque de contact avec leurs collègues et près d’un tiers souligne un risque d’isolement. Un quart des employé·e·s craint également de ne pas réussir à bien définir la limite entre vie pro et vie perso, un écueil grandement souligné pendant le confinement et reconnu par de nombreux indépendants.