14 décembre 2020
14 décembre 2020
Temps de lecture : 3 minutes
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Les Français sont majoritairement inquiets face aux nouvelles technologies

Selon une étude menée pour l'Académie des technologies, la proportion de Français inquiets face aux nouvelles technologies a augmenté de 15 points par rapport à 2019.
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C'est un tournant. Alors que jusqu'à présent, l'étude annuelle menée par l'Ifop pour l'Académie des technologies montrait que les Français·es faisaient majoritairement confiance aux nouvelles technologies, la tendance s'est inversée cette année. 56% des Français·es se disent désormais inquiet·e·s vis-à-vis des nouvelles technologies, un chiffre en hausse de 15 points par rapport à l'an dernier et de 18 points par rapport à 2018. Après la lune de miel avec les startups et les technologies de pointe, l'ère de la méfiance a débuté.

Effet de la crise ? Ou des fake news ? Peut-être bien un savant mélange des deux. Car la santé fait partie des domaines qui ont été les plus considérablement touchés par cette vague alarmiste : seuls 45% des Français·es estiment désormais que les nouvelles technologies ont un impact positif sur le secteur, en recul de 25 points ! La chute est tout aussi spectaculaire pour les loisirs numériques (-30 points, à 35%) - pour lesquels on imagine que les problèmes récurrents de surveillance de la vie privée sur les réseaux sociaux notamment ont fini par entamer la confiance du grand public - mais aussi pour l'alimentation (-21 points, à 25%) ou l'environnement (-28 points, à 21%).

Je t'aime, moi non plus

Alors le divorce est-il consommé entre les Français·es et les nouvelles technologies ? Étrangement non. Si elles et ils se disent plus inquiets, les technologies continuent d'exercer une forme de fascination sur leurs utilisateur·rice·s. Au point que l'étude de l'Académie des technologies dessine le portrait de Français·es au bord de la schizophrénie. Ainsi, 61% continuent tout de même d'associer progrès technologique et progrès pour l'humanité et 59% pensent également qu'Internet améliorera la qualité de la vie. Les répondant·e·s reconnaissent donc les apports des nouvelles technologies à la société... tout en se montrant très circonspect·e·s sur leurs effets sur leur propre quotidien.

Quant à savoir s'ils et elles seraient prêt·e·s à renoncer à la technologie, la réponse est claire : non ! Les trois quarts des interrogé·e·s se disent ainsi "attiré·e·s" par les nouvelles technologies et 55% estiment que les produits "comportant une innovation technologique" sont attirants - de quoi réjouir les professionnels du marketing qui réussissent donc à surmonter les craintes des consommateur·rice·s pour leur vendre (malgré tout) leurs produits...

À moins que la solution ne puisse venir que des innovateur·rice·s elles ou eux-mêmes ainsi que des autorités chargées de la mise sur le marché de ces produits innovants : 75% des interrogé·e·s souhaitent ainsi être mieux informé·e·s par le gouvernement sur les conséquences de la technologie.