Kevin Mention, avocat des livreurs sans-papiers contre Frichti, affirme à l’AFP avoir déposé ce mardi matin « 66 dossiers, complets et en état d’être jugés » au conseil de Prud’hommes de Paris. Leur revendication ? Faire reconnaître l’existence d’un contrat de travail entre les deux parties. « On aurait pu en avoir 150 » , a ajouté Jérôme Pinot, porte-parole du Collectif des livreurs parisiens (Clap) et soutien des livreurs en question. « Certains ont peur : est-ce que je vais être obligé de retourner au pays si je perds aux Prud’hommes? » précise-t-il, puisque la plupart des demandeurs viennent de pays d’Afrique subsaharienne.
200 livreurs privés de travail en juin dernier
L’histoire remonte à juin 2020, après la publication d’un article par le quotidien Libération qui dénonçait les conditions de travail d’un livreur pour un sous-traitant de la plateforme. Cela avait entraîné un contrôle massif des travailleurs par l’entreprise et avait conduit à la privation de travail de 200 livreurs. Ces derniers s’étaient immédiatement mobilisé pour obtenir leur régularisation.
Si la moitié d’entre eux avaient obtenu en juillet l’accès à une procédure de régularisation via un récépissé auprès de la préfecture de Paris, les autres avaient seulement été éligibles à un fonds de solidarité abondé par l’entreprise d’un montant de 1400 euros par personne, selon Kevin Mention. « Ils se retrouvent sans rien aujourd’hui » , insiste-t-il.