Il revendique la plus importante levée européenne en amorçage de ce début 2021. Le studio et éditeur de jeux vidéo Homa Games annonce un tour de table à hauteur de 12,5 millions d’euros auprès d’Idinvest, e.ventures, OneRagtime et de business angels. Fondé en 2019, Homa Games a pris le parti de se placer en soutien à ceux que l’on appelle les « indy developers » – comprendre des groupements de 2 ou 3 développeur·euse·s indépendants visant à développer des titres. « Avec mes associés, nous travaillions à l’époque dans le domaine de la publicité mobile. En constatant que seuls les jeux portés par de gros studios parvenaient à se hisser en haut du classement des téléchargements, nous avons voulu guider les indépendants dans le cadre de leur processus créatif » , raconte à Maddyness Daniel Nathan, président-directeur général et co-fondateur de Homa Games.
« Devenir une usine à développer du contenu »
La startup parisienne a développé une technologie visant à déterminer dans des délais très courts si un titre sera en mesure de séduire le public. « Nous pouvons actuellement le savoir en trois jours, mais nous ambitionnons de ramener cette durée à une demi-journée » , assure ainsi Daniel Nathan. Pour ce faire, Homa Games a connecté sa plateforme de test aux réseaux sociaux. Des vidéos sont diffusées dans les encarts publicitaires prévus par ces derniers pour présenter les titres qui lui sont soumis par les développeurs tiers. Ses algorithmes réalisent une estimation du futur taux de succès selon le temps passé par les internautes à visionner le contenu ainsi que les éventuelles interactions avec celui-ci. « Cela fonctionne un peu comme le modèle de TikTok. Combiné aux tendances observées sur les app stores, cela permet aux professionnels de revoir leur copie » , avance le dirigeant, qui résume dans une formule que ces derniers considèrent sa solution « un peu comme des stéroïdes ».
Quelque 300 développeur·euse·s indépendant·e·s font aujourd’hui appel aux services de Homa Games, en lui fournissant un pitch de leur concept de jeu. Environ 1 500 idées sont mises à l’épreuve par l’éditeur sur les réseaux sociaux chaque mois pour prendre le pouls auprès des internautes. « La majorité de ces dernières entre dans la catégorie de l’hyper casual, c’est-à-dire des jeux qui n’entraînent pas de frustration chez l’utilisateur » , indique Daniel Nathan, qui précise que l’ambition de son entreprise est de « devenir une usine à développer du contenu ». Pour autant, la startup développe également des titres en interne. Suite à plusieurs rachats, elle a intégré des studios basés à Toulouse et Paris ainsi qu’à Skopje (Macédoine du Nord) et Lisbonne (Portugal). Une activité qui représente « 10 % » de son chiffre d’affaires. « Cela restera minoritaire, puisque nous voulons nous positionner en tant qu’éditeur et donc comme une rampe de lancement pour les acteurs tiers » , assure-t-il.