16 février 2021
16 février 2021
Temps de lecture : 4 minutes
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Fintech et agritech africaines tapent dans l'œil des investisseurs

Après le dynamisme des écosystèmes français et européens, c'est au tour de celui du continent africain d'être passé au crible par le fonds Partech. Bilan, en 2020, les volumes investis dans les startups ont diminué mais le nombre d'opérations réalisées a augmenté.
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Photo by Randy Tarampi on Unsplash

L'Afrique est une terre d'opportunité sur laquelle les investisseurs ont continué à miser en 2020. Dans son rapport, publié le 11 février dernier, Partech analyse le dynamisme des startups possédant leur marché primaire - en termes d'opérations ou de revenu - dans un des 26 pays africains étudiés. La méthodologie choisie ne prend donc pas en compte le siège social.
Malgré une baisse importante du volume des fonds levés, les investisseurs n'ont pas gelé leurs activités, preuve du potentiel de ce continent.

La résilience des jeunes pousses

Pour réaliser son étude, Partech s'est concentrée sur les tours de table dépassant les 200 000 dollars américains. Comme dans l'Hexagone, le continent n'a pas totalement échappé à la frilosité de certains investisseurs puisque les fonds levés accusent une chute de 29%, ce qui s'explique surtout par la diminution drastique des levées de plus de 50 millions de dollars. Dans un tel contexte, certains entrepreneurs ont préféré faire preuve de patience en attendant quelques mois pour réaliser des tours de table plus conséquents. Au total, 1,43 milliards de dollars ont ainsi été levés en 2020 contre 2,02 milliards en 2019. Le bilan global n'est pas idéal mais le dynamisme de la tech africaine est pourtant bel et bien là selon le rapport de Partech.

En 2020, 347 startups ont ainsi mené 359 opérations, 44% de plus que l'an passé. La baisse d'intérêt ou la réduction d'opportunités du côté des startups plus matures s'est ainsi traduite par un repli vers les jeunes pousses. Le nombre de tours de table inférieurs à un million de dollars a augmenté de 90%.

Les opérations en amorçage se sont envolées pour atteindre les 228 transactions (+80%), soit un total levé de 220 millions de dollars (+47%). Au total, les levées en seed représentent 64% du volume global récolté contre 51% en 2020. Deux deals de plus de 50 millions de dollars ont été réalisé, 80% de moins que l'an passé.

Le Ghana, étoile montante de la tech

Sur les 26 pays étudiés dans le rapport, le Nigeria, l'Egypte, le Kenya et l'Afrique du Sud concentrent 80% des volumes investis. À lui seul, le Nigeria a ainsi perçu 21% des fonds investis tandis que l’Egypte a accaparé 24% des opérations. Cette dernière affiche une croissance insolente avec 28% de fonds levés en plus l’an dernier. En entrant dans les détails, on s’aperçoit que, malgré sa première place, le Kenya a perdu pratiquement la moitié des volumes perçus en 2019 en réalisant pourtant beaucoup plus d'opérations (+87%). Mais la véritable étoile montante de ce classement est le Ghana, en 5ème position, dont le volume d'investissement a doublé pour atteindre les 111 millions de dollars.

Chaque pays possède ses spécificités. Les investissements dans les FinTech se concentrent surtout dans des startups qui opèrent au Nigeria, en Egypte et au Ghana qui attirent 80% des fonds investis dans cette verticale. Le Kenya attire surtout des investisseurs qui veulent financer des produits issus de l'AgriTech.

Cinq secteurs attirent tout particulièrement les investisseurs : la FinTech (356 millions dollars) domine largement, suivie par l’agriculture (179 millions de dollars), la logistique et la mobilité (157 millions de dollars), l’énergie (148 millions de dollars) et la santé (141 millions de dollars). Le secteur des FinTech représente un quart des opérations et des fonds levés - avec notamment une levée de 55 millions de dollars par Jumo, qui propose des services bancaires via smartphone. Et ce, malgré une chute de 57% des volumes levés. À eux quatre, les secteurs représentent presque 50% des fonds levés.

En poursuivant leurs investissements dans de jeunes pousses, les investisseurs ont montré leur confiance dans le dynamisme du continent et son évolution à court et moyen terme.