Rien qu’en France, plusieurs millions de litres de bière sont fabriqués chaque année. Or, en moyenne, 300 kilos de malt sont nécessaires pour réaliser 1000 litres de bière. C’est l’enveloppe de cette céréale qui va donner les drêches. Autant dire que les brasseurs en regorgent.  Ébéniste et designer, Franck Grossel travaille depuis deux ans à donner une seconde vie à ces drêches en les transformant en mobilier haut de gamme made in France via sa marque, Instead.

Récupérer sa matière première dans les brasseries 

Lors de la première phase de brassage, le brasseur va chercher à transformer les enzymes et l'amidon contenus dans le malt concassé, en sucre”, détaille l’entrepreneur sur KissKissBankBank. C’est ce sucre qui va permettre d’agglomérer la matière pour en faire un produit résistant. 

Pour réaliser son assise de tabouret de bar, Franck Glossel n’utilise pas d’époxy, ni de résine, ni de plastique mais “exploite les qualités intrinsèques de le drêche”. Seule une infime quantité de liants (2%) - une colle recyclable, sans aucun dégagement de COV et inerte pour l’homme avance l’entreprise - est ajoutée pour améliorer la résistance et réduire le temps de cuisson du produit - celui-ci serait vingt fois moins long. Le secret d’un produit solide, durable et local. 

Les drêches transformés en tabouret de bar

Pour son premier produit, l’entrepreneur a choisi de faire un clin d'œil à son matériau de base en concevant un tabouret de bar. Les pieds en bois français sont teintés à l'eau et/ou cirés. Les pieds en métal sont thermolaqués avec des déchets de production : il n'y a donc aucune matière première utilisée pour la finition de ces pièces, assure l’entrepreneur. Deux tailles et plusieurs coloris sont disponibles. 

Instead livrera ses tabourets à plat pour limiter l’encombrement et optimiser leur livraison. Toute la visserie sera conditionnée dans un sachet fabriqué en malt recyclé et cousu par des entreprises de réinsertion de Saint-Quentin (Picardie).. 

Dernière ligne droite

Maintenant qu’Instead a réussi à élaborer les processus pour transformer les drêches en assises de tabourets, l’entreprise a besoin d’un coup de pouce financier pour lancer la production. En 72 heures elle a déjà atteint son objectif de 10 000 euros et vise désormais les 30 000 euros pour développer de nouveaux produits. En contrepartie d’une participation, les donateurs pourront recevoir des dessous de verre (en drêche), une horloge ou des tabourets. Prix de ces derniers : 359 euros les deux pièces.