Il figurait parmi les priorités nationales de recherche arrêtées par l’exécutif. Le traitement contre le Covid-19 de Xenothera a prouvé son efficacité, à en croire deux études publiées en avril 2021 par l’entreprise et qui n’ont pas encore été revues par des pairs. Le produit, nommé Xav-19, vient de boucler la phase IIa de l’étude clinique – qui précède la demande de mise sur le marché. Les données préliminaires semblent démontrer son innocuité pour le patient. Mieux : il fonctionnerait sur les variants britannique et sud-africain du nouveau coronavirus. C’est la raison pour laquelle le gouvernement vient de passer une précommande à la BioTech nantaise, à hauteur de 30 000 doses. Ces dernières permettront d’éviter que la maladie ne s’aggrave chez les personnes faisant état d’une forme modérée du Covid-19… et qu’elles aillent, in fine, en réanimation. La mise en production va « dès maintenant » être lancée par la startup.
L’exécutif se prémunit d’une polémique
Xenothera compte « anticiper » la publication des résultats de son étude Polycor, attendue dans le courant de l’été, et l’autorisation de mise sur le marché de l’Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé (ANSM) pour produire le médicament. Une conséquence directe de l’accord avec le ministère des Solidarités et de la Santé, qui prévoit de premières livraisons à Santé publique France « à la fin de l’été ». L’essai clinique de la jeune pousse, qui assure avoir été soutenue par les pouvoirs publics « dès le mois de mai 2020 » , a été co-financé par le secrétariat général pour l’investissement dans le cadre d’un PSPC (Projet structurant pour la compétitivité). Au total, le programme Xav-19 a bénéficié de « plus de 15 millions d’euros de prêts et subventions » – répartis entre Xenothera, le CHU et l’université de Nantes, et leur partenaire industriel, le groupe pharmaceutique LFB.
La signature d’une précommande par le gouvernement pourrait lui éviter une polémique, telle que celle ayant émergé autour du candidat-vaccin de la BioTech Valneva. Ce dernier, largement financé par l’exécutif britannique, devrait être livré au Royaume-Uni en priorité. « Je me réjouis de la réponse favorable du ministère de la Santé à notre proposition de réserver les premières productions de notre traitement aux patients français. Ce contrat démontre aussi qu’il est possible d’entreprendre en France. L’histoire n’est pas finie, il faut désormais obtenir les autorisations de l’ANSM. Nous continuerons à engager toutes nos forces pour lutter contre ce virus » , a commenté dans un communiqué Odile Duvaux, présidente de la startup, jugeant que cet accord « illustre l’engagement du gouvernement français pour garantir notre indépendance sanitaire face au Covid-19 ».