Adoptée à l’unanimité à l’Assemblée Nationale, la proposition de loi qui vise à accélérer l’égalité économique et professionnelle doit maintenant être transmise au Sénat. Si cette dernière a fait parler d’elle, c’est surtout pour son article 7, qui prend à bras le corps l’épineuse question des quotas. Il prévoit que les entreprises de plus de 1 000 salariés comptent au moins 30 % de femmes chez les « cadres dirigeants et membres des instances dirigeantes » en 2027, et 40 % en 2030. À ce sujet, Elisabeth Moreno, ministre chargée de l’égalité entre les femmes et les hommes, avait d’ailleurs confié à Maddyness : « Nous devons aujourd’hui passer à la vitesse supérieure. La féminisation doit s’amplifier à tous les étages de l’entreprise. La loi Copé-Zimmermann – qui, depuis 10 ans, impose la présence de 40% de femmes dans les conseils d’administration des entreprises, ndlr – est la parfaite illustration que la loi et la mise en place d’objectifs chiffrés font avancer les choses et brisent les plafonds de verre. Les quotas sont un mal nécessaire » .
Imposer des objectifs chiffrés à Bpifrance
Mais un autre point, qui pourrait bien transformer le paysage de l’écosystème tech français, est passé plus inaperçu. En effet, l’article 8 de cette même proposition de loi entend s’attaquer au manque de parité dans le milieu de l’investissement. « Les actions de soutien de la Banque publique d’investissement en fonds propres sont menées en recherchant une représentation équilibrée des femmes et des hommes, d’une part, parmi les bénéficiaires de ces actions et, d’autre part, au sein des comités d’investissement, dont la proportion des membres de chaque sexe ne peut être inférieure à 30 % » , peut-on lire dans la proposition de loi.
« Concrètement Bpifrance va devoir équilibrer ses soutiens femmes/hommes autant dans ses investissements dans les startups que dans les comités d’investissement, explique Déborah Loye, CEO de Sista, un collectif de femmes entrepreneuses qui fait du lobbying pour plus de diversité dans l’économie numérique. C’est un changement assez énorme pour l’écosystème » .