C’est la rentrée à La Défense : les travailleurs en costume ou en tailleur retrouvent les tours vitrées, encore partiellement vides du fait de l’important recours au télétravail, qui pourrait modifier durablement les tendances immobilières dans le quartier d’affaires. En raison de la pandémie et de l’obligation de télétravailler au moins une partie de la semaine, le parvis a en effet subi une forte baisse de la fréquentation. « Avant les vacances d’été, on était à 60-70% des présences habituelles » avant la crise, explique à l’AFP Pierre-Yves Guice, directeur général de l’organisme public Paris La Défense, qui se fonde sur le trafic aux sorties de métro. « Les vacances ont fait tomber ce taux à 40% ».
Avec la rentrée et la levée mardi du télétravail obligatoire, la dalle de la Défense est moins clairsemée. « J’ai pris une photo ce matin, je n’avais plus l’habitude de voir autant de monde » , raconte Benjamin Duret, juriste au sein du Réseau de Transport d’Electricité (RTE). « Les gens reviennent un peu mais, à l’intérieur, on a encore beaucoup d’espaces vides », confie pendant sa pause-café Lila Larik, experte chez Orange.
« Une déconsommation progressive »
Dans un quartier d’affaires qui compte 60% de cadres, des métiers qui s’adaptent souvent facilement au travail à distance, de nombreuses entreprises ont en effet adopté des accords de télétravail durables. « On ne reviendra pas aux cinq jours de travail en présentiel généralisés », admet Pierre-Yves Guice.
Avec plus de télétravail, le besoin d’espace de bureaux diminue. Certaines sociétés en profitent pour instaurer du flex-office, un mode de fonctionnement sans bureau ni poste de travail attitré. D’autres comptent sur la location de co-working. « On va assister à une déconsommation progressive » des espaces de bureaux, assure Bruno Amsellem, associé au cabinet Deloitte spécialisé dans le conseil immobilier aux entreprises. Il estime que les surfaces vont dans les prochaines années reculer entre 5 à 20%, selon les secteurs et les cultures d’entreprise.