8 octobre 2021
8 octobre 2021
Temps de lecture : 4 minutes
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Pourquoi Entech a choisi la Bourse plutôt que le private equity pour lever 23 millions d'euros

À l’heure où la course aux levées semble être la voie toute tracée pour les startups, l'entreprise bretonne Entech, spécialisée dans la conversion, le stockage et le pilotage d’énergie, a choisi de s’introduire en Bourse après avoir levé moins de 6 millions d'euros. Christopher Franquet et Laurent Meyer, les co-fondateurs de l’entreprise, sont revenus pour Maddyness sur ce choix.
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Pour tenter d’atteindre les objectifs établis dans les Accords de Paris, l’un des principaux changements à opérer est sans nul doute celui du déploiement d’une énergie décarbonée. Si produire des énergies renouvelables est à notre portée, une des principales difficultés du secteur réside dans son stockage. Christopher Franquet, passé par Vinci Energies, et Laurent Meyer, anciennement chez Albioma, entendent répondre à cet enjeu avec EnTech, une société spécialisée dans le stockage, la conversion et le pilotage des énergies renouvelables. Cinq ans après ses débuts, la startup listée dans le French Tech Green20 s’est introduite en Bourse avec succès. 

Gagner en crédibilité et en visibilité

Si l’introduction des startups en Bourse est assez récente, celles qui tentent le coup ont souvent réalisé des tours de tables de plusieurs dizaines de millions d’euros auparavant comme Believe ou OVH qui réalisera son IPO le 15 octobre prochain. En ce sens, la trajectoire choisie par Entech peut surprendre. La jeune pousse affiche moins de 6 millions d’euros levés depuis son lancement en 2016. Ce qui ne l’a pas empêché d’atteindre l’objectif qu’elle s’était fixé : lever 23 millions lors de son introduction en Bourse le 15 septembre dernier. 

Mais alors que les fonds d'investissement déversent des milliards dans les startups (5 milliards en 2020), pourquoi choisir de se coter et de réaliser une opération longue et coûteuse  pour un montant désormais "standard" ? "Nous avons longtemps hésité, concède Christopher Franquer. Nous nous développons sur un marché international et l'introduction en Bourse nous confère de la visibilité et de la crédibilité" . Pour leurs futurs clients mais aussi pour les recrutements qu’ils sont en train de réaliser. Autre argument avancé par les fondateurs : "nous préférons avoir 6000 actionnaires qu'une poignée"

Agrandir les équipes et les former

La société (50 salaries) cherche une trentaine de nouveaux collaborateurs, dont une partie seront formés dans l’Entech Academy que vont monter les associés. "Nous avons développé une solution et un logiciel en interne qui est très sophistiqué et nécessite une formation spécifique. Nous devrons former les recrues en interne car le marché n’attend pas", développe Laurent Meyer. Et l'entreprise bretonne basée à Quimper dans le Finistère ne compte pas laisser la concurrence venir lui prendre des parts de marché. Plusieurs projets ont déjà été lancés à l'étranger mais avec son introduction en Bourse, Entech compte encore renforcer sa présence en Afrique où les enjeux liés à l'accès à l'électricité ou à l'eau sont encore très complexes.

"Ce continent bénéficie de ressources importantes, surtout au niveau solaire, mais faute de solution de stockage, ils font face à des problèmes d'intermittence" , souligne Laurent Meyer. Les deux associés prévoient de se lancer en Côte d'Ivoire tout en poursuivant le développement en Europe et ailleurs.

Génératrice de revenus depuis sa première année

Lancée en 2016, EnTech a bénéficié d’un investissement de 200 000 euros de ses deux fondateurs qui ont lancé leur solution en six mois, le temps nécessaire pour "bâtir l’équipe et développer la solution" , souligne Christopher Franquet. "Nous avons réalisé un chiffre d’affaires dès la première année. Au fil des années, nous avons grandi sur la taille des projets" , poursuit l’entrepreneur. Entech travaille sur des projets de stockage on-grid et off-grid (relié directement ou non au réseau électrique, ndlr) , la production d’électricité renouvelable et d’hydrogène mais aussi sur le pilotage des installations.

Si aujourd’hui la startup a su convaincre des investisseurs, ces débuts n’ont pas été de tout repos. "C’est toujours compliqué de se lancer sur ce secteur mais la France accompagne bien autour de l’innovation. La difficulté est venue de nos concurrents que sont les grands groupes. Nous avons ressenti un frein à faire confiance à une startup. Mais désormais les grands donneurs d’ordre comme EDF, Engie ou Voltalia nous font confiance" , reconnaît Christopher Franquer. Son introduction en Bourse devrait offrir à Entech un autre coup de projecteur pour aller plus loin et renforcer son positionnement et sa place dans le secteur. 

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Crédit : Entech