La gestion de ses infrastructures va-t-elle devenir le talon d'Achille d'OVHcloud ? Six mois après un incendie de serveurs à Strasbourg, une panne généralisée a affecté mercredi le fournisseur de services cloud et hébergeur OVHcloud, perturbant l'accès à de nombreux sites internet, selon le site spécialisé Downdetector et de nombreux témoignages publiés sur Twitter. Le fondateur et président d'OVHCloud Octave Klaba a dans un tweet attribué la panne à "une erreur humaine", et indiqué qu'elle concernait le "backbone", c'est-à-dire le réseau de télécommunications qui relie toutes les infrastructures d'OVHCloud.


Vers 10h30, environ une heure et demie après le début apparent de la panne, quelques opérateurs de sites internet signalaient un rétablissement de l'activité de leur site et le rétablissement des services d'OVHcloud en ce qui les concerne. Sur le site Downdetector, de nombreuses sociétés ou particuliers se plaignaient de l'indisponibilité de leurs sites internet, ou de problème tels qu'impossibilité d'accéder à leurs email, voire à leur ligne téléphonique. Dans un communiqué, la société a précisé t que "  les équipes d’OVHcloud sont rapidement intervenues pour isoler l’équipement à 10h15. Les services ont été rétablis depuis cette intervention. Nous menons actuellement une campagne de vérification auprès de nos clients pour confirmer le rétablissement de tous leurs services. "

La panne survient à un très mauvais mauvais moment pour OVHcloud, qui est en train de proposer ses titres aux investisseurs dans le cadre d'une entrée en Bourse prévue pour vendredi 15 octobre. L'entreprise basée à Roubaix cherche à lever 350 millions d'euros pour une valorisation comprise entre 3,5 et 3,75 milliards d'euros. La réputation d'OVHcloud, champion européen du secteur du cloud, avait déjà été ternie en mars dernier après avoir été victime d'un incendie en mars dans un centre de données à Strasbourg. Dans le document remis à l'AMF, OVHcloud a jugé que quelque " 65 000 clients et 120 000 services " ont été touchés. En outre, l’entreprise roubaisienne reconnaît avoir perdu 2,9 millions d’euros de chiffre d’affaires et dépensé 18,4 millions d’euros en réparations.

La gestion des infrastructures, au même titre que la protection contre les cyberattaques, fait partie des deux risques majeurs identifiés par l'AMF à l'occasion de l'introduction en Bourse.  Reste à voir comment les marchés réagiront à ces éléments et cette nouvelle panne.