Quand un nano ou micro-satellite est lancé dans l’espace, il l’est généralement au côté de nombreux autres à bord d’un gros lanceur comme Ariane ou le Falcon 9 de SpaceX, et doit dépenser de précieuses ressources pour rejoindre son orbite, à moins de recourir à un microlanceur dédié, bien plus onéreux.
Le SpaceVan est un véhicule de transfert orbital (OTV) qui « permet aux opérateurs de satellites d’obtenir la flexibilité d’un lancement dédié dans le déploiement de leur constellation au coût d’un lancement en covoiturage » , affirme l’entreprise dans un communiqué publié ce mardi 12 avril 2022. L’opérateur de satellites pourra donc « acheter le service pour aller directement sur l’orbite opérationnelle et utiliser sa propre propulsion uniquement pour se maintenir en orbite et éviter les collisions » , a expliqué David Henri, co-fondateur d’Exotrail.
Une version réutilisable à venir
Le SpaceVan pourra emporter des nanosatellites d’un kilogramme jusqu’au petit satellite allant jusqu’à 400 kilos, correspondant à sa capacité maximale d’emport. « Du fait de la réduction des coûts d’accès à l’espace, de la miniaturisation des satellites et de l’augmentation des besoins en données spatiales, un segment de la chaîne de valeur qui émerge, c’est la mobilité dans l’espace » , selon David Henri.
À partir de 2026, les versions suivantes du SpaceVan pourront être ravitaillées en carburant en orbite, et seront donc réutilisables. Le premier SpaceVan doit être lancé en octobre 2023 à bord d’une fusée Falcon 9. Ce choix est dû à la nécessité pour Exotrail de « lancer le plus rapidement possible ». « La réalité du monde du lancement est qu’il n’y a pas vraiment d’alternative » à ce moment-là, a-t-il estimé. La France et l’Europe ont, en effet, pris du retard sur les Américains dans ce domaine. Trois autres lancements de SpaceVan sont également prévus en 2024 et « nous sommes en discussions avec plusieurs lanceurs » , a-t-il ajouté.