9 juin 2022
9 juin 2022
Temps de lecture : 3 minutes
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Eyes’R permet aux caméras de détecter les risques d’accident en entreprise

Fondée en 2018, la startup Eyes’R a mis au point une intelligence artificielle en mesure de détecter les situations potentiellement accidentogènes en entreprise. Embarquée dans les systèmes de caméras, celle-ci séduit les industries médicale ou logistique.
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Mettre l’intelligence artificielle au service de la prévention des risques sur le lieu de travail. C’est ce que cherche à faire Eyes’R, qui conçoit des solutions numériques visant à rendre les systèmes de caméras à même de détecter les situations accidentogènes. La startup, qui a été créée en 2018 et dont le siège social se situe à Montargis (Loiret), avance avoir pour "but de proposer les meilleures innovations existantes pour permettre aux entreprises de se recentrer sur la protection de leur capital humain". Le tout, en simplifiant les tâches chronophages des administratifs et salariés. Alors qu’un million d’accidents de travail a été déclaré en France en 2020 selon l’Assurance maladie, les entreprises auraient déboursé 3,5 milliards pour compenser l'effet de ce phénomène sur leur activité. Une situation à laquelle l’innovation peut constituer une réponse.

Mêler intelligences artificielle et collective

Pour ce faire, l’entrepreneur a mis au point un service reposant sur deux modules distincts et complémentaires. Le premier associe donc caméras de vidéosurveillance et intelligence artificielle afin de détecter automatiquement les situations à risques et les notifier en temps réel. Le second se focalise sur l’intelligence collective, prenant la forme d'une application mobile visant à permettre à tous les collaborateurs d’une entreprise de faire remonter une situation à risques en 30 secondes. "L'objectif d'Eyes'R est, à terme, de devenir la boîte à outils numérique des métiers de la prévention" , assure ainsi à Maddyness Florian Ruen, le fondateur de la jeune pousse.

L’entreprise cible, pour l’heure, trois secteurs industriels. Elle revendique notamment une poignée de clients dans l’industrie du bois, qui utilise sa solution pour détecter le manque éventuel d'équipements de protection à l’aide de caméras et en vue d'obtenir de la donnée statistiques. L’industrie médicale emploie, elle, le service pour la remontée des risques par les collaborateurs. "L’application permet, en moyenne, de faire gagner jusqu’à cinq heures par semaine au responsable sur les tâches de pilotage" , avance ainsi le dirigeant. Enfin, le dernier contingent de clients est issu de l’industrie logistique. Cette dernière trouve dans Eyes’R un moyen d’identifier les risques au sein des entrepôts et d’apporter des actions correctives. Ce qui s’avèrerait particulièrement utile dans le cas des établissements dont la superficie excède les 5 000 mètres carrés, selon Florian Ruen.

La startup commercialise son produit en SaaS (software-as-a-service) via "un abonnement mensuel ou annuel adapté aux différentes tailles d’entreprises" clientes. Elle assure faire face à deux concurrents directs : l’Allemand Bleenco et l’Américain Intenseye. Pour autant, elle estime pouvoir s’en différencier en misant sur la flexibilité de sa solution – qui s’adapte à divers secteurs d’activité. – la couverture de toute la chaîne de prévention – de la collecte des données sur le terrain à l’envoi de notifications adéquates , ainsi que la confidentialité des données. L’outil a été conçu selon le principe de "privacy by design". Si Eyes’R n’a encore jamais levé de fonds, elle prévoit de réaliser une première opération courant 2022 dans le but de "financer son développement".