18 août 2022
18 août 2022
Temps de lecture : 5 minutes
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Que font les fonds ? Le portrait de 360 Capital

Dans le paysage de plus en plus foisonnant de l’investissement, les fonds se multiplient… et ne se ressemblent pas. Parce qu’une levée, ce n’est pas simplement encaisser de l’argent, nous avons décidé de brosser le portrait des fonds pour aider les entrepreneurs à s’y retrouver et à choisir le bon investisseur. Au tour de 360 Capital.
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C’est un fonds d’investissement qui a traversé les Alpes. Fondé en 1997 à Milan, en Italie, 360 Capital opère depuis plus de quinze ans en France. Il a misé sur des entreprises dont les noms sont devenus emblématiques : Aramis Auto, Withings ou bien Leetchi. Emanuele Levi, general partner, explique qu’à l’époque du lancement de la société de capital-risque, il n’existait "pas de fonds à même d'analyser des dossiers liés à l’avènement d’Internet et de l’e-commerce". Dès le début des années 2000, l’écosystème français a pris l’ascendant sur son équivalent transalpin. C’est ce qui a motivé 360 Capital à ouvrir un bureau à Paris. "L’Italie et la France concentrent 90 % de nos investissements" , indique Emanuele Levi, qui précise que "quelques opérations ont été menées en Espagne et au Royaume-Uni". La société de capital-risque a pour rappel annoncé en juin 2022 avoir levé 45 millions d’euros pour son fonds Square II, qui financera l’amorçage de sociétés technologiques françaises.

Investir de 200 000 à 10 millions d’euros

Historiquement, 360 Capital a mis des tickets dans des entreprises innovantes du secteur de la grande consommation. Ce sont des places de marché, qui ont changé la manière de distribuer les produits. "C’est du numérique, la technologie est peu poussée. On est davantage sur une amélioration de l’expérience client" , expose Emanuele Levi, qui cite des investissements dans des startups telles que Tediber, Quitoque, YellowKorner ou Le Slip français – cette dernière fait toujours partie du portefeuille. "Cette thématique pèse 20 à 25 % de notre flux de transaction, mais pas de notre volume d’investissement." La société de capital-risque a, en effet, élargi son champ d’action ces dernières années. Elle s’est ouverte à deux verticales à forte dimension technologique : l’automatisation de tout type d’organisation et la DeepTech. 360 Capital a repris une partie des activités du fonds Robolution Capital, ce qui lui a permis de "monter en compétence" sur le sujet.

Parmi ses récents investissements dans ces deux secteurs, la licorne Exotec côtoie des startups prometteuses telles que Preligens et Exotrail. "Nous avons aussi soutenu Navya à ses débuts, alors que les véhicules autonomes n’en étaient qu’à leurs balbutiements" , relève Emanuele Levi, qui vante un "amorçage très proactif" , consistant à débusquer les enjeux de demain aussi tôt que possible. En englobant l’ensemble de ses activités, 360 Capital dispose selon ses propres dires de "400 à 450 millions d’euros sous gestion". S’ils sont toujours compris entre 200 000 et 10 millions d’euros, les tickets investis diffèrent en fonction du stade de développement – le plus souvent, de 200 000 à 2 millions d’euros en amorçage et 2 à 6 millions en série A – et du domaine d’activité de l’entreprise financée. "Les besoins en capitaux sont bien plus importants dans la DeepTech que dans la grande consommation. Nous injectons plus dans ces opérations, souvent en co-investissement."

Avoir une participation à deux chiffres

Cinq fonds sont en cours de déploiement. Square II, dédié à l’amorçage, dispose de deux versions : l’une pour la France, l’autre pour l’Italie. La première, abondée à hauteur de 45 millions d’euros, vise une taille finale de 60 millions. La seconde dispose de 50 millions d’euros. Le véhicule dédié aux séries A, commun aux deux pays, a été abondé à hauteur de 135 millions d’euros. Le fonds Robolution, dédié à la DeepTech, dispose de 75 millions d’euros. Enfin, 360 Capital gère pour le compte de l’énergéticien italien A2A un fonds pour la transformation énergétique, abondé à hauteur de 33 millions d’euros. Dans chaque cas, la société de capital-risque cherche à être en lead. "Nous voulons avoir une participation significative, à deux chiffres, expose Emanuele Levi, avant de lister la liste de ses critères d’investissement. Le profil des fondateurs et de leurs équipes, le potentiel de marché, la bonne équation financière entre ce dernier et la somme injectée, l’ambition internationale ainsi que la rupture marquée de la solution par rapport à ce qui existe déjà sur le marché."

Le bureau parisien du fonds 360 Capital est composé de quatre associés, deux directeurs d’investissement et deux analystes. Une dizaine de personnes font partie de l’équipe – à peu près le même nombre qu’à Milan. "Nous offrons aux entreprises un accompagnement opérationnel, assure Emanuele Levi, indiquant mettre l’accent sur les aspects financiers et RH. Nous supervisons la vente, en aidant de nouveaux investisseurs à se positionner. D’autres fonds proposent toute une palette de services supplémentaires, ce n’est pas notre modèle de fonctionnement." Exit, donc, les conseils en matière de marketing. 360 Capital indique, par ailleurs, se différencier de fonds concurrents par son expertise en matière d’amorçage et de DeepTech : "30 % de l’argent que nous avons investi depuis nos débuts a été dirigé vers ce type d’opérations. Intégrer Robolution a aussi été un choix formateur, qui nous a permis de nouer des liens avec de grands groupes industriels." Des groupes qui deviennent des clients cruciaux pour le démarrage commercial des startups.

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Légende photo :
L'équipe parisienne de 360 Capital