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1 septembre 2022
1 septembre 2022
Temps de lecture : 5 minutes
5 min
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Meet My CFO : à la rencontre de Fabien Dawidowicz, CFO de Yespark

Depuis janvier 2022, Fabien Dawidowicz est le CFO de Yespark. Une scale-up qu’il a rejoint après des expériences variées, chez PwC, John Paul, Spendesk ou encore au sein de l’agence Dagobert. Dans le cadre de notre série “Meet My CFO”, il revient sur son parcours et sur les nombreux challenges liés aux métiers de la finance en startup.
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Quelles sont les principales différences entre un CFO d'une startup et celui d'une entreprise plus traditionnelle ?

Quelle que soit l’entreprise, les bases de la finance restent les mêmes : il y a toujours des problématiques de reporting ou de trésorerie. Mais dans les startups, on rencontre une contrainte particulière, notamment chez celles qui lèvent des fonds régulièrement : le besoin d’anticiper la croissance. C’était particulièrement le cas chez Spendesk : j’y suis arrivé en 2019 et on est passé de 80 à 250 employés en deux ans et demi, avec 200 à 250% de croissance par an ! Il a fallu gérer cette croissance, tout en construisant toute la structure financière et les outils de gestion.

 

En quoi les startups sont-elles précurseurs (ou pas) dans les outils et les méthodes liés à la comptabilité et à la gestion ?

Pas nécessairement. Avant Spendesk, j’étais chez John Paul, où on faisait nos reportings financiers sous Excel. Mais il est vrai qu’à l’époque, il y avait encore peu de possibilité de reporting financier en dehors des logiciels comptables ou ERP, et ce, à des prix très élevés à l’époque. Avec l’arrivée des nouvelles solutions, on a pu digitaliser les choses progressivement. Les directions financières des startups - mais aussi des PME - ont désormais accès à des outils très puissants et simples d’utilisation à un coût abordable. Là où certaines startups sont en avance, c’est dans le domaine du SaaS : parce qu’elles ont des abonnés, elles peuvent considérer leur CA comme un élément récurrent et élaborer des stratégies basées sur les revenus futurs : c’est quelque chose d’assez nouveau, en tout cas, quelque chose qui se démocratise.

Quels sont les plus grands défis auxquels vous êtes confronté aujourd'hui, au quotidien ?

Mon grand chantier du moment, qui fait suite à la levée de fonds de YesPark en avril, est de structurer l’équipe et d’organiser les processus. YesPark développe un modèle économique rare dans l'écosystème startup, puisque c’est une société qui a toujours été rentable et qui cherche à le rester. La levée de fonds a été menée pour accélérer notre développement, mais l’idée est bel et bien de rester une entreprise familiale et donc rentable, malgré un environnement où les startups lèvent des fonds en continu. 

Cette volonté d’être rentable est très exigeante financièrement, car il faut mettre en place des processus, mais sans que cela ne vienne pénaliser la croissance. Cela implique donc énormément de communication avec les différents départements et nécessite une forte implication du comité de direction. 

 

Comment votre métier a-t-il évolué ces dernières années et comment le voyez-vous évoluer dans les années à venir ?

La plus grande source de changement, c’est l’automatisation. Nous avons dépassé le stade de la digitalisation de nos métiers. Dans mes premiers stages, on utilisait encore le crayon et le papier pour passer les écritures, mais maintenant, tout cela est numérisé, les outils comptables se sont mis au SaaS et au cloud. Avec l’automatisation, on va plus loin : il s’agit de décharger les comptables des tâches récurrentes à faible valeur ajoutée, pour qu’ils puissent se concentrer sur l’analyse de risque, le reporting, la stratégie. Cette automatisation permet d’anticiper le futur, pour ne pas faire seulement un reporting sur le passé. Concrètement, si on automatise le passé, on peut prendre le temps de construire des modèles pour anticiper l’avenir.

De plus en plus, le métier de CFO est celui d’un chef d’orchestre. Il faut à la fois être capable de comprendre les enjeux techniques liés à la data, parler de droit avec les équipes juridiques ou business avec les commerciaux, tandis que les sujets RH se complexifient… Or tout cela a des conséquences financières et opérationnelles pour l’entreprise. 

À côté de ce rôle de chef d’orchestre, il faut aussi savoir synthétiser les données : alors qu’on a accès à de plus en plus d’informations, on doit réussir à se concentrer sur les points clés, pour créer de la valeur pour l’entreprise.

 

Quels sont les outils et solutions qui changent votre quotidien de CFO - et ceux qu'il reste à inventer ?

Il y en a encore quelques-uns à inventer ! Notamment pour avoir une vision consolidée de l’ensemble des flux bancaires : c’est quelque chose qui est encore difficile à faire lorsqu’on a plusieurs banques, les choses restent encore assez manuelles. Mais il y a un outil qui a vraiment révolutionné mes trois dernières années chez Spendesk : Pigment, un logiciel qui propose à la fois de faire du reporting et du prospectif, en s’adaptant à des conditions variables. Il a révolutionné tous nos schémas de prévision, et je compte bien le mettre en place chez YesPark dès que ce sera possible. 

 

Quelles seront les qualités indispensables pour être un CFO performant dans les années à venir ?

Il va falloir être souple et flexible, pour être capable de faire le grand écart entre les métiers et les sujets, mais en restant toujours aussi rigoureux ! 

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Tout comme Fabien, Julien, CFO tourné vers l'avenir, a réussi à améliorer son quotidien et celui de ses collaborateurs en s’offrant plus de flexibilité, d'agilité et un pilotage d'activité en temps réel.

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